Macron semble vouloir persister dans sa volonté de faire pression sur les leaders politiques libanais pour qu’ils se mettent d’accord sur une sortie de crise.
L’ambition peut paraître noble et généreuse ; mais, des mois d’échecs, plusieurs voyages sur place et même l’organisation d’une rencontre des « donateurs » à Paris, n’ont pas réussi à faire bouger les choses.
Parce que la France n’a pas les moyens d’imposer sa volonté au Liban, où la classe politique s’arc-boute sur un « deal politico-confessionnel », qui fige des acquis de pouvoir.
En effet la Présidence de la république est une « exclusivité » chrétienne maronite ; la Primature une « chasse gardée » desmusulmans -Sunnite et le Perchoir de l’Assemblée nationale, « un rocher » des musulmans-Chiite.
Il y a d’autres détails d’une répartition figée du pouvoir, qui enracine une « démocratie confessionnelle » ou un partage du « gâteau » du pouvoir.
Macron sait tout cela et pense pouvoir, néanmoins, secouer le cocotier d’un système verrouillé.
Il se heurte, depuis, au mur infranchissable du Réel.
Maintenant, il sort le bâton de sanctions contre des « personnalités » qui sont interdites d’entrée en France. Cela va ennuyer certains, créer des problèmes sur les plans financiers et économiques à d’autres, qui avaient leurs habitudes dans l’Hexagone. Mais, ce n’est certainement pas, une arme de dissuasion redoutable.
Cela peut même provoquer le contraire de l’effet recherché, en éloignant beaucoup de décideurs de la place Parisienne.
Et, il n’est pas certain que les autres membres de l’Union européenne suivent Paris dans cette épreuve de force politique contre les leaders libanais.
Question : Que peut Macron contre le Hezbollah, qui est la force politico-militaire la plus solide du Liban ?
Réponse : Pas grand chose !
Qui dit Hezbollah, voit se pointer le museau du grand souteneur : l’Iran.
Le problème du Liban, c’était hier la forte influence syrienne et aujourd’hui, celle de l’Iran.
La France veut chercher à se réintroduire dans le jeu, avec des moyens très limités.
Les sanctions sur les voyages sont aussi un aveu de faiblesse.
Macron s’est trompé dans son approche et surtout, a pêché par volonté de faire le buzz, lorsque le Port de Beyrouth a subi une explosion spectaculaire et meurtrière.
Il a saisi l’opportunité pour se balader sur la Plateforme et « faire un show » dérisoire.
Il a voulu capitaliser sur l’événement et a même qualifié les « libanais, de cousins des français ».
Les autres arabes vivant en France font face à une autre réalité.
Il y a un problème global de la Diplomatie française, qui devrait se réadapter au nouveau Moyen-Orient du 21ème siècle
Jadis, Paris et Londres avaient redessiné les frontières et installé un « chaos » qui dure toujours, mais n’ont plus les clés pour y exercer une influence décisive.
Les temps ont changé, et le Liban aussi. Même s’il reste figé dans un système politique confessionnel d’une rigidité que seules les populations libanaises peuvent changer.
Personne d’autre !