Une trentaine de partis de l’opposition, réunis au lendemain de l’annonce de la mort d’Idriss Déby ont dénoncé un coup d’Etat suite à la succession opérée à la tête du pouvoir. Participaient à cette rencontre des petits partis, mais aussi des poids lourds, tels que le parti de l’opposant Saleh Kebzabo.
Ces partis de l’opposition dénoncent un coup d’État, car, disent-ils, c’est le fils qui succède au père, l’un comme l’autre étant qui plus est des hauts gradés. « Le rôle des militaires est d’assurer la sécurité aux frontières, pas de prendre le pouvoir », expliquait Mahamat Bichara, le porte-parole de cette coalition, cité par RFI.
« Le Conseil militaire de transition n’est pas là pour confisquer le pouvoir » a tenté de rassurer son président, Mahamat Idriss Déby. Mais cela ne suffit pas à convaincre les opposants qui menacent d’appeler les Tchadiens au soulèvement populaire.
L’opposition demande donc une transition civile et l’ouverture d’un dialogue inclusif. Elle craint que Mahamat Idriss Déby, le président du Conseil militaire de transition (CMT), ne respecte pas la transition de 18 mois et que l’histoire se répète.
« Ce n’est pas le rôle de l’armée de prendre le pouvoir ni de le gérer. Même si on parle de 18 mois, après les gens sont capables de créer une rébellion pour pouvoir prolonger le fils du président qui a presque l’âge que son père avait quand il a pris le pouvoir…Mahamat Idriss Déby qui va faire encore 30 ans au pouvoir. Ce sont nos craintes », explique François Djékombé, président de l’Union sacré de la République, cité par RFI.
Mercredi, les chefs traditionnels se sont exprimés pour la première fois depuis le début de la crise. Ils se disent inquiets des remous que provoque la succession du défunt président Idriss Déby Itno. L’association des chefs traditionnels, qui regroupe toutes les chefferies traditionnelles du pays, appelle les politiques et tous ceux qui aspirent à jouer un rôle dans le processus de succession d’Idriss Déby à se surpasser pour favoriser le dialogue.