Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a nommé ce lundi 13 avril un nouveau gouvernement, qui tourne la page de l’encombrante coalition avec son prédécesseur Joseph Kabila.
Présenté après des semaines de tractations et de marchandages, le nouvel exécutif de « l’Union sacrée de la nation », compte 56 membres dont 14 femmes, d’après l’ordonnance présidentielle lue à la télévision d’État (RTNC) par le porte-parole du président, Kasongo Mwema.
« Représentativité féminine: 27%. Moyenne d’âge: 47 ans. Nouvelle figures: 80%. Les priorités : sécurité, santé, enseignement, justice, agriculture, pêche et élevage, économie, processus électoral, infrastructure, numérique », a résumé sur Twitter le nouveau Premier ministre nommé le 15 février, Jean-Michel Sama Lukonde.
Ce nouveau gouvernement tourne définitivement l’acte I du quinquennat Tshisekedi (janvier 2019 – décembre 2020), marqué par l’échec de la coalition avec Joseph Kabila.
Depuis le lancement d’une offensive politique le 6 décembre contre son ex-allié, M. Tshisekedi et ses partisans ont finalement réussi, à force de débauchages, à renverser la majorité de M. Kabila dans les deux Chambres.
Des proches des anciens opposants Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba occupent des postes stratégiques. C’est le cas d’Eve Bazaïba, secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo (MLC) de M. Bemba, qui est nommée ministre de l’Environnement, avec rang de vice-Premier ministre.
C’est également un proche de M. Bemba membre du MLC qui prend le ministère de la Santé, Jean-Jacques Mbungani. Un poste important dans un pays traversé par de multiples épidémies (Covid-19, tuberculose, malaria, etc.)
Christophe Lutundula, un partisan de M. Katumbi, a été nommé au ministère des Affaires étrangères. Christian Mwando, un autre lieutenant de l’ancien gouverneur du Katanga, a pris le ministère du Plan.
Le président resserre son emprise sur l’appareil sécuritaire : le ministre de la Défense est un général-médecin à la retraite, Gilbert Kabanda, proche du président, et celui de l’Intérieur est Daniel Aselo Okito, secrétaire général adjoint de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti présidentiel.Les ministères des Finances et de l’Enseignement sont également confiés aux partisans du chef de l’État.
Le parti de Vital Kamerhe, ex-directeur de cabinet du chef de l’État condamné à 20 ans de prison dans une affaire de corruption, conserve l’important ministère du Budget et celui des Affaires foncières.