Une personne a été tuée par balle et plusieurs autres ont été blessées jeudi au Bénin lors d’une intervention de l’armée pour disperser des manifestants protestant contre l’absence de l’opposition à la présidentielle de dimanche.
Depuis le début de la semaine, de nombreuses manifestations ont touché le Nord et le Centre du Bénin, où la route principale qui descend vers la capitale économique Cotonou a été coupée par des électeurs mécontents de l’absence de l’opposition à la présidentielle.
La réélection de Patrice Talon, arrivé au pouvoir en 2016 et qui a engagé ce pays ouest-africain dans un tournant autoritaire, fait peu de doutes : ses deux seuls adversaires, les anciens députés Alassane Soumanou et Corentin Kohoué, sont quasiment inconnus du public. Tous deux sont taxés « de candidats fantoches » par la plupart des opposants béninois, qui n’ont pas été autorisés à se présenter.
A Savé, dans le centre du pays, des soldats sont intervenus dans la matinée pour déblayer les barrages érigés depuis lundi sur la route principale.
« Nous avons reçu un cas de décès par balle et six personnes blessées par balles », a affirmé jeudi José Godjo, directeur du dispensaire de Boni, un quartier de Savé, cité par l’AFP.
Les grandes figures de l’opposition sont en exil ou condamnées à des peines d’inéligibilité. D’autres ont vu leur candidature recalée par la Commission électorale faute de parrainages suffisants (154 des 159 élus béninois appartiennent à la mouvance présidentielle).