Encore une révélation qui met en exergue un dérapage sanglant de la force Barkhane au Mali. En effet, une enquête onusienne vient de conclure qu’une frappe des forces françaises a tué 19 civils au Mali, au mois de janvier dernier. La France avait refusé de reconnaître sa responsabilité dans ce dérapage qui a été synonyme de carnage.
Évidemment, il ne s’agit pas d’accabler les soldats français qui mènent un combat noble contre les terroristes et qui ont pour objectif d’aider le Mali, mais aussi tous les pays du Sahel de se libérer des griffes des criminels jihadistes. Cependant, il est important d’éviter, autant que faire se peut les bévues qui font couler le sang et qui retournent l’opinion publique.
Dans une guerre, il est vrai, surtout lorsque l’ennemi se cache, parfois, au sein des populations, les risques de se tromper de cibles sont très élevés. L’impératif catégorique est d’assumer, de présenter des excuses publiques et de s’occuper des familles endeuillées. Le déni de réalité est contreproductif et joue en faveur des terroristes qui utilisent aussi l’arme de la propagande malsaine pour créer des tensions entre forces françaises et populations civiles.
Et ces terroristes ont des relais dans les villes et au niveau de certains médias et, en profitent pour essayer de propager l’idée fausse selon laquelle « il y a un sentiment anti-français grandissant en Afrique ». C’est faux ! La France est certes critiquée, parfois, mais son image est positive et l’attachement des populations réel. En tout cas il n’y a aucune animosité particulière envers ce pays ou ses ressortissants qui sont les bienvenus et qui continuent, pour certains, de s’installer en Afrique.
Beaucoup peut être fait, cependant pour renforcer les relations entre la France et l’Afrique et les succès des sommets « Afrique/France » en témoignent. Les intérêts sont au cœur des relations entre Etats et c’est normal, tout comme les liens culturels tissés par l’histoire. C’est pourquoi, il est parfaitement possible et souhaitable de parler des dérapages regrettables pour pousser à les éviter, autant que faire se peut. Il ne sert à rien de nier l’évidence, sinon de braquer les parents de victimes.