La filière hévéicole en Côte d’Ivoire, leader en Afrique, a produit en 2020 près d’un million de tonnes de caoutchouc naturel, soit 80% du latex du continent. La Côte d’Ivoire pointe désormais au 4e rang mondial.
De 170.000 tonnes en 2005, la production ivoirienne d’hévéa, première en Afrique, n’a cessé de croître, passant de 602.000 tonnes en 2018, 783.000 en 2019 à 950.000 tonnes en 2020, pour pointer à la 4e position mondiale contre 7e auparavant.
« La Côte d’Ivoire, petit pays producteur de caoutchouc naturel il y a une décennie, est en train de prendre sa place au sein des grands producteurs mondiaux », a déclaré Eugène Krémien, président de l’Association des professionnels du caoutchouc naturel (APROMAC), cité par l’AFP.
« Notre ambition est de faire en sorte que toute la plus-value » de cette hausse de la production « se fasse en Côte d’Ivoire » pour mettre « sur le marché international un produit de qualité », a expliqué Krémien. L’APROMAC vise la transformation industrielle du caoutchouc à travers la fabrication des gants chirurgicaux et de préservatifs pour satisfaire « les demandes nationale et régionale ».
En 2020, la crise sanitaire a détourné la production ivoirienne vers l’Asie, alors que 80% du latex utilisé dans l’industrie automobile avaient pour débouché l’Europe et l’Amérique.
La Chine, premier acheteur
Désormais « 60% à 80% de notre caoutchouc va désormais en Asie », car « les majors du secteur (Michelin, Continental, Goodyear et Bridgestone) ont refusé de prendre nos commandes, c’est la Chine qui nous a tout acheté », selon le patron de l’APROMAC.
« La leçon que nous tirons: nous ne devons plus être dépendants de l’extérieur (…) et pouvoir assurer la consommation à nos concitoyens localement », a-t-il ajouté, promettant de « travailler à la labellisation du caoutchouc ivoirien, un des meilleurs du monde ». L’hévéa occupe une place importante au sein du secteur agricole ivoirien, moteur du développement économique du pays, car il contribue largement aux recettes de l’exportation.
Quelque 160.000 producteurs ivoiriens détiennent 600.000 hectares de terres de culture de l’hévéa. La production ivoirienne arrive derrière les mastodontes asiatiques, Thaïlande, Indonésie et Vietnam.