Le groupe armé ADF, responsable présumé des tueries de centaines de civils dans l’Est de la République démocratique du Congo, est une « organisation terroriste » affiliée au groupe État islamique (EI), ont tranché les États-Unis, qui visent également un mouvement terroriste au Mozambique.
« L’administration Biden appuie les efforts du président Tshisekedi et du gouvernement congolais visant à faire face aux groupes armés et aux groupes terroristes », commente l’ambassadeur américain à Kinshasa, Mike Hammer, cité par l’AFP. « Nous devons supprimer le financement de ces groupes », ajoute-t-il.
Dans un communiqué, le Département d’État désigne les Forces démocratiques alliées (ADF) sous le nom de « Daech RDC » commandé par « Seka Musa Baluku ». « Ses attentats ont fait plus de 849 victimes civiles en 2020 » dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, ajoute Washington, en reprenant des chiffres d’un rapport remis aux Nations unies.
« Daech-Mozambique, également connu sous le nom d’Ansar al-Sunna (et localement sous celui d’al-Shabaab Mozambique), aurait prêté allégeance à Daech dès avril 2018 et a été reconnu par le noyau de Daech en tant qu’affilié en août 2019 », ajoute le Département d’État. « Depuis octobre 2017, Daech-Mozambique, sous la direction d’Abu Yasir Hasan, aurait tué près de 1.200 civils ».
Du fait de ces désignations, les groupes et leurs responsables tombent sous le coup de plusieurs sanctions américaines (avoirs « bloqués » aux États-Unis, sanctions contre « les institutions financières étrangères » qui font des transactions avec eux aux États-Unis).
Les ADF sont à l’origine des rebelles ougandais musulmans installés depuis 1995 dans l’Est de la RDC. Ils n’attaquent plus l’Ouganda voisin depuis des années, vivant de trafics autour de Beni.
En 2018, un officier congolais, Mundos, a été placée sur une liste des sanctions des Nations unies, qui l’ont accusé d’avoir « commandé une faction d’un sous-groupe » des ADF. Depuis avril 2019, le groupe État islamique (EI) a revendiqué certaines attaques des ADF, parfois avec des erreurs factuelles.
En décembre 2020, un groupe d’experts onusiens sur la RDC affirmait n’avoir « pu établir aucun lien direct » entre le groupe État islamique et les ADF. Au total 1.219 civils ont été tués dans des attaques attribuées aux ADF depuis 2017 en territoire de Beni, d’après les experts du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST). Ces chiffres en font le groupe armé le plus meurtrier parmi les 122 encore actifs dans l’Est de la RDC.