Alors que l’aide humanitaire commence à arriver à Bata, après les explosions meurtrières qui ont fait officiellement 105 morts et 615 blessés, Human Rights Watch qui considère que ces chiffres pourraient être beaucoup plus importants, demande une enquête indépendante pour connaître les origines exactes de cette catastrophe.
Le premier avion d’aide humanitaire, en provenance d’Espagne, s’est posé, hier mercredi, à Bata, en Guinée Equatoriale, avec notamment du matériel médical pour secourir les victimes des explosions d’un dépôt de munitions, dimanche dernier, dans la capitale économique du pays.
Toutefois, Human Rights Watch est sceptique sur les chiffres officiels faisant état de 105 morts et 615 blessés après les explosions. L’association de défense des Droits de l’Homme, n’est pas convaincue, non plus, par les explications données par les autorités sur les causes des explosions. Elle demande à cet effet, qu’une enquête indépendante soit menée à Bata, pour faire toute la lumière sur cette catastrophe.
« Dans deux communiqués différents, la Présidence équato-guinéenne a dit que le feu avait été déclenché par des fermiers des environs et qu’il y avait eu une part de négligence de l’équipe qui gardait les explosifs. Mais nous n’avons aucune preuve », a, en effet, confié Sarah Saadoun de Human Rights Watch à RFI. « Cette explication a été donnée immédiatement après l’explosion, sans enquête préalable, donc c’est impossible pour nous de savoir si c’est vrai ou non », a-t-elle ajouté.
Des explosifs stockés en pleine zone urbaine
« Il y a d’autres rumeurs qui circulent dans le pays : certains disent qu’en fait, il y avait un entraînement d’artillerie, pour manier les explosifs. D’autres disent que ce sont les militaires eux-mêmes qui auraient fait un feu de broussailles. Mais à nouveau, comme nous n’avons pas d’information pour confirmer aucune de ces hypothèses, nous demandons une enquête indépendante et crédible », a encore dit Sarah Saadoun, soulignant que les explosifs étaient stockés au milieu d’une zone urbaine très peuplée.
« Quels sont les moyens mis en œuvre pour les protéger ? Y a-t-il d’autres explosifs dans d’autres zones d’habitation qui pourraient représenter un danger ? », s’est-elle encore interrogée, précisant que cette catastrophe soulève de nombreuses questions auxquelles il faut apporter des réponses fiables.
Le président Teodoro Obiang Nguema, a blâmé les responsables du camp de Nkoa Ntoma, à Bata, d’avoir stocké les explosifs si près des quartiers d’habitation.
La France a annoncé l’envoi de matériel médical, de dix démineurs de la Sécurité civile, de tentes et des kits cuisines pour les sinistrés, après l’Espagne qui a acheminé une aide médicale d’urgence (2600 kilos de matériel), hier mercredi à Bata.
L’ambassadeur de la Guinée équatoriale en France et les autorités équato-guinéennes avaient lancé un appel à l’aide étrangère pour secourir le pays, mardi dernier.