L’assemblée nationale du Sénégal s’est réunie ce matin, en séance plénière, pour examiner la demande de levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko, accusé de viols par une jeune fille de 20 ans nommée Adji Sarr. Les viols se seraient passés dans un salon de massage de Dakar dénommé : “Sweet Beauté” où, Ousmane Sonko a admis qu’il s’est rendu à plusieurs reprises.
C’était le cas le 2 février entre 21Heures et 22 heures, malgré le couvre-feu, en vigueur dans la capitale sénégalaise(Sonko, en tant que député, pouvant circuler à tout moment), jour où une des masseuses, du nom de Adji Sarr l’a accusé de viol et s’est rendu à la police, le lendemain 3 février, pour porter plainte contre lui « pour viols répétés, avec menaces ».
Depuis le Sénégal vit un véritable feuilleton, ponctué de « révélations indécentes dans la presse » dont il est impossible, jusqu’ici, de faire la part des choses entre le vrai et le faux, les informations objectives et les fake news. Ces dérapages ont été suscités et même encouragés par Sonko qui a refusé de déférer à une convocation de la section de recherche de la gendarmerie qui avait reçu la plaine de Adji Sarr, et a organisé une sortie médiatique pour accuser le régime en place de « complot ».
Il a ensuite donné des explications sur ces visites fréquentes au salon « Sweet Beauté » qui l’ont enfoncé et terni son image de « musulman rigoriste, polygame, ayant fait porter le voile à ses deux épouses ». De nombreux maitres coraniques ont fustigé le choix de Sonko de se rendre dans ce salon pour se faire masser par des femmes, sans oublier d’exprimer leur étonnement lorsqu’il (Sonko) a affirmé que son ousstaz(maître coranique) lui a dit qu’il n’y avait pas d’interdit envers une telle démarche.
Sonko n’a d’ailleurs jamais donné le nom du maître coranique ;même s’il à, plus tard, fait intervenir son marabout. Ses massages multiples, Sonko soutient que c’est pour se faire soigner. On lui a fait remarquer que les cabinets de kinésithérapeutes étaient plus indiqués que des salons où les « masseuses » n’avaient aucun diplôme ?
Il a répondu que chez les « kinés » c’était trop cher. Faux lui ont rétorqué les kinésithérapeutes qui ont protesté dans les médias pour dénoncer les salons qui fleurissent à Dakar. Des députés de l’Assemblée nationale ont tenu à informer l’opinion que les frais médicaux des députés étaient pris en charge, à 80%, par l’Institution Parlementaire. Le « faux argument » du prix élevé est donc tombé à l’eau.
Sonko n’a pas insisté et s’est accroché à sa thèse du « complot », sans apporter aucune preuve de l’existence d’une telle manigance. La vérité est que Sonko s’est tiré, tout seul, une balle dans le pied, en prenant ses habitudes dans ce salon, jusqu’à ne plus pouvoir s’en passer.
La jeune fille qui l’a accusé a confirmé sa plainte et a répondu, hier, à la convocation du juge. Sonko qui dit qu’il n’a rien à se reprocher s’est caché derrière son immunité parlementaire pour refuser de répondre à la justice et de coopérer à la manifestation de la vérité. C’est pourquoi, les autorités judiciaires ont suivi la démarche indispensable pour que l’Assemblée nationale soit saisie pour lever l’immunité parlementaire du député Sonko.
L’homme qui affirmait qu’il allait répondre à la justice dès que son immunité serait levé, n’a pas voulu répondre à la convocation de la commission ad hoc qui voulait l’entendre pour confronter ses dires avec la requête des autorités judiciaires. Il s’est arc-bouté sur ses accusations de « complot » pour empêcher que la justice puisse le confronter avec son accusatrice qui n’en démord pas.
Les avocats de Adji Sarr affirment détenir des « preuves irréfutables » et cela pourrait expliquer la fuite en avant de Sonko qui a fait une nouvelle sortie médiatique, hier, pour informer l’opinion qu’il n’allait plus répondre à la convocation de la justice parce que la composition de la commission ad hoc n’est pas « légale » ?
Parce que deux membres(sur 11) qui ont demandé d’entendre Adji Sarr et d’autres, ont été mis devant le mur juridique du Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale qui n’est pas le pouvoir judiciaire et ne peut donc entendre une personne qui n’est pas député, dans le cadre d’une procédure de lever ou non de l’immunité parlementaire par une commission ad hoc, donc temporaire.
Les commissions d’enquête et d’information et les 14 commissions permanentes peuvent entendre plusieurs autres personnes. Mais ne jugent pas, ne condamnent pas ! L’Assemblée nationale exerce le pouvoir législatif, pas le pouvoir judiciaire. C’est par esprit partisan et, avec une mauvaise foi caractérisée que les deux députés, à savoir Guirassy et Dièye ont fait buzz pour exiger d’entendre la plaignante, tout en étant certains que la loi ne le permet pas.
Sonko s’est accroché à cette fausse manœuvre pour déclarer qu’il refuserait de répondre à toute convocation de la justice, même après la levée de son immunité parlementaire qu’il a récusé, par avance. Il est donc, aujourd’hui, face à ses propres responsabilités car son immunité a été levée, à une large majorité et, il est devenu un citoyen simple. Les députés de l’opposition ont refusé de voter et ont quitté la salle. Ce qui veut dire que la justice peut le convoquer et l’obliger à venir s’expliquer devant le juge.
Devant l’arrogance, l’impolitesse et la peur panique de Sonko, il faut craindre toute sorte de dérapage. C’est pour quoi, ceux qui pourraient le raisonner feraient mieux d’aller le voir et lui demander de faire preuve d’humilité et de responsabilité, pour une fois, pour faire face à la justice et donc à son accusatrice.
Cette « affaire » relève du fait divers. Elle n’a rien de politique, sauf qu’elle implique un homme politique aux abois, qui a été pris dans son jeu de Tartuffe. Personne ne lui a suggéré d’aller se faire masser à 4 mains pour une mi-temps et à 2 pour la deuxième. La troisième mi-temps sera judiciaire. Les chemins du plaisir peuvent être dangereux. On peut perdre son self-control, son honorabilité et son habit de Tartuffe.