Le candidat du pouvoir, Mohamed Bazoum a remporté le deuxième tour de la présidentielle avec 55,75% des voix. Son adversaire l’ex-président Mahamane Ousmane obtient un peu plus de 44%. Quelques heures avant la proclamation de ces résultats provisoires, ses partisans ont « dénoncé un hold -up électoral ».
Toutefois la victoire de Bazoum semble logique, au vu de l’avance conséquente qu’il avait au premier tour :39% contre près de 17% pour son adversaire. Ce dernier était ensuite boudé par les autres candidats arrivés deuxième et troisième qui avaient choisi, tous les deux, de soutenir Bazoum.
La messe était dite et, il fallait un retournement de situation spectaculaire pour faire basculer un scrutin qui était déjà joué. Ousmane a sans doute misé sur les problèmes sécuritaires qui gangrènent le pays pour provoquer un électrochoc contre le candidat du pouvoir.
Ce retournement ne s’est pas produit et la logique électorale a été respectée. A défaut de réussir le coup Ko, dès le premier tour, Bazoum a pris son mal en patience et a bien tissé sa toile pour parvenir à ses fins. Maintenant, après la confirmation de sa victoire, il pourra succéder, officiellement, à Mahamadou Issoufou .
Ainsi la première alternance démocratique sera réalisée dans un pays habitué aux coups d’Etat militaires et à l’instabilité politique. Ousmane allié à l’opposant numéro un, Hama, pourraient bâtir une coalition solide pour faire face à un pouvoir, certes vainqueur, mais qui a une marge de manœuvre limitée.
Bazoum va devoir composer avec ses alliés et mettre sur pied une coalition de gouvernement. Cette option est devenue incontournable dans beaucoup de démocraties africaines et mondiales. Et c’est tant mieux ! Le pouvoir monolithique est souvent source de dérives autoritaires. Le Niger va approfondir, ainsi, son expérience démocratique. Il faut s’en féliciter.