Tunisair souhaite se séparer de 1200 salariés pour sortir de la crise.


Le ministère tunisien du Transport a annoncé vendredi des négociations avec le groupe turc TAV Airports auprès duquel la compagnie aérienne publique Tunisair a accumulé des millions d’euros de dettes.

S’inquiétant pour leur emploi, des centaines de membres du personnel de Tunisair avaient manifesté plus tôt vendredi contre le gel des comptes de la compagnie, annoncé jeudi par les médias locaux.

La justice tunisienne a décidé le gel des comptes de Tunisair par l’opérateur turc TAV, a expliqué vendredi à une radio locale Badreddine Gammoudi, président de la Commission parlementaire de la réforme administrative. Il a parlé de dettes ayant atteint les 400 millions de dinars (121 millions d’euros), selon l’AFP.

A l’appel d’un syndicat de Tunisair, et soutenus par la puissante syndicale UGTT, des employés de la compagnie publique ont protesté contre cette décision devant le siège de Tunisair à Tunis.

Des négociations en cours

« A notre grande surprise, la société privée TAV a procédé au gel des comptes d’une entreprise publique qui existe depuis 70 ans », a déclaré Elyes Ben Miled, responsable dans la Fédération tunisienne du Transport, cité par l’AFP. « Il y a une volonté de détruire de manière méthodique ce transporteur aérien », a déploré de son côté Noureddine Tabboubi, secrétaire général de l’UGTT.

Après le rassemblement et la déclaration de Gammoudi, le ministère du Transport a annoncé dans un communiqué la levée « immédiate » du gel des comptes et l’ouverture de négociations avec la TAV et Tunisair afin de trouver un accord sur l’échelonnement des dettes.

Des médias locaux et des syndicalistes déplorent un manque de volonté politique pour sauver Tunisair estimant que certains veulent sa privatisation. Un rapport officiel publié en 2020 a révélé « la situation financière difficile des entreprises publiques » en Tunisie, la majorité enregistrant des bilans négatifs ces dernières années, comme Tunisair.

Outre ses dettes, Tunisair souffre d’un manque d’investissements et d’une faible compétitivité. Elle compte environ 7.800 employés et une flotte de moins de trente avions. La compagnie a été aussi frappée de plein fouet par la pandémie de coronavirus, qui a fait baisser drastiquement le nombre de ses passagers en 2020.