Le président congolais Félix Tshisekedi a nommé lundi Jean-Michel Sama Lukonde au poste de Premier ministre, pour conforter sa nouvelle majorité d’ « Union sacrée ». Et ce, après avoir mis fin à la coalition qu’il formait au sommet de l’État avec son prédécesseur Joseph Kabila.
Sama Lukonde Kyenge, 43 ans, était jusqu’à présent directeur général de la société publique minière Gécamines (Général des carrières et des mines), fleuron industriel du pays, poste auquel il avait été nommé par Tshisekedi en juin 2019.
Originaire de la région minière du Katanga (Sud-Est), ancien ministre des Sports de Joseph Kabila, Sama Lukonde est un militant de Avenir du Congo (ACO), un petit parti politique qui a migré du camp de l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga et richissime homme d’affaires Moïse Katumbi vers celui de Tshisekedi depuis 2018.
Katumbi qui s’est, à son tour rapproché ces derniers mois de Tshisekedi, a salué la nomination du nouveau Premier ministre: « Je lui souhaite plein succès dans ses lourdes charges, parmi lesquelles paix et sécurité pour tous les Congolais demeurent le défi majeur de l’action gouvernementale », rapporte l’AFP.
Rappelons qu’en novembre 2020, le chef de l’État s’est efforcé de rallier une nouvelle majorité parlementaire – dite d’ « Union sacrée » – en sa faveur, sur fond de menace de dissolution de l’Assemblée nationale, afin de mettre en œuvre sa politique de réformes soutenue par les États-Unis et l’Union européenne (UE).
Au terme des « consultations » politiques qu’il a initiées, le président Tshisekedi a déclaré le 6 décembre la fin de la coalition qu’il formait avec le camp de son prédécesseur Kabila. Tous les proches de l’ancien président Kabila ont alors été écartés successivement de la tête des institutions politiques du pays, tandis qu’une bonne partie de la classe politique a quitté Kabila pour faire allégeance à Tshisekedi.
Ainsi, après la destitution par l’Assemblée nationale de sa présidente pro-Kabila Jeanine Mabunda, le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba et le président du Sénat Alexis Thambwe ont été contraints à la démission par le camp du président Tshisekedi.