Le procès en appel de l’ancien directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi reprend ce lundi 15 février. Vital Kamerhe a été condamné en première instance à vingt ans de travaux forcés, assortis de dix ans d’inéligibilité pour corruption et détournement d’une cinquantaine de millions de dollars de deniers publics.
La somme détournée était destinée à la construction de maisons préfabriquées dans le cadre du programme d’urgence du chef de l’État. Sur le banc des accusés du procès de première instance, il y avait, aux côtés de Vital Kamerhe, l’homme d’affaires libanais Samih Jammal, chargé de construire les maisons préfabriquées, et un agent de la présidence, Jeannot Muhindo, considéré comme complice d’une partie des détournements, selon RFI.
Vital Kamerhe et Samih Jammal ont quitté la prison depuis des mois, officiellement pour suivre des soins. Les deux accusés ont longtemps espéré être remis en liberté provisoire, ou de bénéficier d’évacuations sanitaires.
Les avocats de la défense se montrent confiants et espèrent l’acquittement. « Le parquet n’a jamais prouvé que Vital Kamerhe avait touché un sou », assure l’un de ses conseils. « Samy Jammal est pris en otage parce qu’on cherche à atteindre Vital Kamerhe », renchérit un des défenseurs de l’homme d’affaires libanais, cité par RFI.
Des proches de Vital Kamerhe, qui ont vu des biens saisis en première instance, devraient aussi être représentés pour tenter d’obtenir la levée de cette mesure. Mais ce même avocat s’inquiète de l’issue du procès. Il note que dans le cadre des affaires relatives au programme d’urgence de Félix Tshisekedi, la Cour d’appel a toujours alourdi les peines de première instance.
La Cour d’appel de Kinshasa a par exemple condamné lundi dernier l’Américain David Blattner à vingt ans de travaux forcés pour des malversations dans l’exécution d’un « saut-de-mouton », cette infrastructure emblématique du programme des 100 jours du président Tshisekedi. Il avait été acquitté en première instance.