Maintenir des opposants en prison jusqu’à ce que mort s’en suive, voler des élections, empêcher son principal opposant(vrai vainqueur de la présidentielle) de se déplacer librement, cadenasser les bureaux de son parti et toiser la communauté internationale démontrent la volonté inébranlable de Condé.
En fait l’homme se croit intouchable car la communauté internationale l’a laissé faire jusqu’ici. En toute impunité, il se sent donc pousser des ailes avec la complicité de certains de ses pairs africains, la faiblesse et la lâcheté de dirigeants étrangers qui n’osent même pas condamner ouvertement ses crimes. Pourtant ils n’hésitent pas à cibler Poutine sur le cas Navalny. Mais pourquoi diable ménagent ils le dictateur de Conakry ?
Pour les richesses minières du pays et aussi le fait qu’il faudrait un engagement dur et avec de la « casse » pour faire tomber le régime guinéen. L’enjeu n’en vaut pas la chandelle pour eux dans une Afrique où sévissent d’autres dictatures sanglantes. Les pays occidentaux ont toujours accepté des régimes de dictature dans les pays du Sud, tout en « vociférant » sur la démocratie et le respect des droits de l’hommes.
Condé, ancien opposant qui a subi des vexations voire pire dans les geôles où il envoie maintenant ses propres opposants, sait à quoi s’en tenir avec l’occident. Il réprime à huis clos et cherche une couverture bon marché à l’union africaine. Il défie la CEDEAO en fermant ses frontières terrestres et joue la carte du pourrissement politique qui finit par entraîner la lassitude des populations.
Les révoltes populaires en Guinée sont durement réprimées dans le sang et finissent par devenir sporadiques. Alors qu’est ce qui pourrait freiner Condé ? Une révolution de palais qui n’est pas à écarter ou les griffes du temps. Celles qui ont eu raison des deux dictateurs qui l’ont précédé à savoir Sékou Touré et Lansana Conté.
Les pauvres citoyens guinéens doivent ou prendre leur mal en patience ou continuer à se soulever. Aucune dictature n’est éternelle et la Guinée ne fait pas exception. La diaspora nombreuse aux USA a une carte à jouer avec la nouvelle administration Biden pour la sensibiliser. Meme pendant cette période de pandémie de la Covid 19 qui favorise les dictateurs dans une certaine mesure.
A 82 ans Condé est un tigre en papier. Nombre de ses collaborateurs lorgnent son fauteuil et profiteraient de tout coup de pouce. Il faut aussi prendre cela en compte. Le régime guinéen est un château de cartes. Il fait illusion avec une brutalité exacerbée pour cacher aussi sa faiblesse. Malgré tout, les opposants doivent rester mobilisés et se faire entendre. Ils ne doivent pas abdiquer ni se décourager.
Le parcours de Condé lui-même est un exemple à suivre jusqu’au pouvoir. Ensuite il faut se démarquer de lui et instituer une démocratie pleine et entière. Comme c’est le cas en Sierra Leone, au Liberia, au Sénégal, ou au Ghana… L’Afrique de l’Ouest a fait des progrès démocratiques remarquables et reconnus dans le monde entier. La Guinée de Alpha Condé est devenue son mouton noir. Il faut le tondre pour le ramener dans le troupeau.