Par 367 voix contre sept, l’Assemblée a fait tomber le Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, et son gouvernement majoritairement pro-Kabila.
Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a enregistré une nouvelle victoire mercredi dans son offensive contre son prédécesseur Joseph Kabila, avec l’adoption par l’Assemblée nationale d’une motion de censure contre le Premier ministre proche de Kabila.
Par ce vote, le chef de l’État consolide la nouvelle majorité parlementaire d’ « union sacrée de la Nation » qu’il souhaite mettre en place pour soutenir sa politique de réformes appuyée par les États-Unis et l’Union européenne.
Le président Tshisekedi continue aussi d’affaiblir son prédécesseur (2001-2019), depuis qu’il a annoncé la fin de leur coalition au sommet de l’État le 6 décembre. Choisi en mai 2019 par Kabila, le chef du gouvernement est désormais « réputé démissionnaire » et doit remettre dans les 24 heures la démission de son gouvernement au chef de l’Etat, selon la Constitution.
Le gouvernement va-t-il démissionner ?
Le fera-t-il? Absent de l’Assemblée nationale, le Premier ministre sortant a dénoncé « une manœuvre politicienne sans fondement factuel au mépris des exigences de l’État de droit », dans une réponse écrite à la motion de censure envoyée au président du bureau provisoire de l’Assemblée nationale.
Il affirme que ce bureau provisoire n’est compétent que pour « la gestion des affaires courantes » et non pour l’examen d’une motion de censure, dans cette lettre disponible sur le site internet de la Primature (les services du Premier ministre).
« Le Premier ministre ne démissionnera pas », croit savoir le député François Nzekuye, porte-parole du parti de Kabila, joint par l’AFP. En attendant, le vote de l’Assemblée nationale représente une nouvelle victoire pour le président Tshisekedi, sur le chemin de « l’union sacrée de la Nation » qu’il trace depuis le 6 décembre.
Ce jour-là, le chef de l’État avait constaté unilatéralement l’échec et la fin de la coalition au pouvoir qu’il formait depuis son investiture en janvier 2019 avec son prédécesseur. Cette coalition était l’élément-clé de la transition pacifique du pouvoir entre les deux hommes, la première dans l’histoire du pays.