Mamadou Oury Barry, un jeune opposant guinéen de 21 ans, originaire de la Commune de Ratoma, réputée être le fief de Cellou Dalein Daillo, est décédé, samedi 16 janvier 2021, en détention à la prison de la Maison centrale de Conakry. Cela porte à 4 le nombre d’opposants au régime d’Alpha Condé, morts en prison en moins de deux mois.
Cela commence à faire beaucoup. Après les décès d’Ibrahima Sow, Mamadou Lamarana Diallo et dernièrement de Roger Bamba, un quatrième détenu politique est décédé, samedi dernier, à la Maison centrale de Conakry.
Il s’appelait Mamadou Oury Barry, âgé de seulement 21 ans, arrêté le 5 août 2020 à Coza, dans la commune de Ratoma. Une zone déclarée pro Cellou Dalein Diallo par le régime.
« Mamadou Oury Barry a été présenté au juge d’instruction, pour la première fois, le 14 janvier pour son audition. Il était sérieusement malade. Son avocat a demandé son hospitalisation auprès du juge. Hélas », a déclaré Joachim Baba, responsable adjoint de la communication de l’UFDG, dans la presse guinéenne.
Le leader de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo n’a d’ailleurs pas tardé à réagir.
« Je déplore la mort, par manque de soins, de Mamadou Oury Barry à la Maison centrale où il était arbitrairement détenu depuis le 5 août. Il vient ainsi allonger la liste des victimes de la répression aveugle du régime liberticide d’Alpha Condé. J’adresse mes sincères condoléances à sa famille et invite le peuple de Guinée à rester mobilisé pour mettre un terme à ces violations récurrentes des droits humains », a écrit le même jour, le président de l’UFDG sur sa page Facebook.
Le ministère de la Justice a publié un communiqué, lundi dernier, 48 heures après le décès du jeune homme, indiquant que « le défunt est décédé d’une mort naturelle liée à une occlusion intestinale et une anémie bioclinique au Service des urgences de l’Hôpital Ignace Deen», ajoutant que Mamadou Oury Barry a été arrêté et placé sous mandat de dépôt pour « coups et blessures volontaires ».
Pour sa famille, les circonstances de la mort du jeune opposant, qui se plaignait de douleurs abdominales avant son décès, selon plusieurs témoins, restent troublantes.
C’est le quatrième décès en moins de deux mois, de détenus politiques à la Maison centrale de Conakry.
Dans un communiqué publié après la mort de Roger Bamba, le 17 décembre 2020, l’Union Européenne avait demandé la libération de tous les prisonniers politiques enfermés en Guinée après les manifestations qui ont suivi la réélection contestée d’Alpha Condé à un troisième mandat, le 18 octobre dernier.