La brigade Abou Bakr Al-Sadiq, un des groupes armés contrôlant la ville de Zintan, a annoncé ce weekend la libération du deuxième fils du dictateur libyen déchu Muammar Kadhafi. Le groupement qui n’a pas précisé le lieu où se trouvait actuellement Seif Al Islam, a affirmé que le fils préféré de Kadhafi a bénéficié d’une loi d’amnistie promulguée par le Parlement établi dans l’est du pays.
L’annonce a fait l’objet d’une grande polémique sur les sites d’informations et les réseaux sociaux dans le pays. En effet, certains sites s’interrogent déjà sur le rôle que pourrait jouer Seif Al Islam dans le dénouement de la crise libyenne. Le site Libya Observer a publié un article en titrant « Seif al-Islam est-il le sauveur de la Libye ? ».
Aujourd’hui, et selon plusieurs source, le fils de Kadhafi pourrait se trouver actuellement dans la ville d’Al-Bayda dans l’est du pays où il est le bienvenu dans la mesure où sa libération a pu se faire conformément à une loi d’amnistie promulguée par le gouvernement établi dans cette zone. « Mais, cela n’exclut pas la possibilité qu’il soit dans une autre ville ou même qu’il ait quitté le pays» ont rapporté plusieurs sites d’informations libyens.
Dans un pays où le pouvoir politique est disputé entre trois instances (parlement de Tobrouk, le Général Haftar et le gouvernement d’union nationale) et où les milices armées se multiplient et rivalisent en armement, Seif al-Islam est vu par certains comme l’homme capable de réunifier le pays. Le présentant comme un nouveau venu, plusieurs semblent oublier son rôle dans les événements sanglants qu’avait connu le pays en 2011.
En effet, Seif al-Islam, avait été condamné à mort en 2015 par un tribunal de Tripoli, la capitale, pour son rôle dans la répression du soulèvement contre son père en 2011. Il n’avait pas assisté au procès -dénoncé comme expéditif par l’ONU et des ONG- puisqu’il était détenu par un groupe armé de la ville de Zenten, située à 170 kilomètres au sud-ouest de Tripoli. Il est toutefois recherché par la Cour Pénale Internationale. Elle a lancé un mandat d’arrêt contre lui pour crimes contre l’humanité contre lui en 2011.