Du jamais vu dans la capitale américaine :la prise d’assaut du Capitole par des groupes de partisans d’un candidat battu à l’élection présidentielle. La journée du 6 janvier restera dans les mémoires comme un triste moment qui a balafré la démocratie américaine.
Donald Trump, 45 ème président des USA porte l’entière responsabilité de cet événement lamentable qui ternit, à jamais, la fin de son mandat. L’homme vaincu et humilié persiste et signe, si on peut dire, dans le déni de réalité, refusant sa défaite cinglante et appelant ses « suiveurs » à attaquer le Capitole.
Il a ensuite attendu des heures, après que des « ses insurgés » sont entrés dans le bâtiment du Capitole, un des émeutiers ayant réussi à s’asseoir sur le fauteuil de Nanci Pelosi, la présidente de la chambre des représentants pour y laisser un message, avant de leur demander de rentrer à la maison, en continuant à affirmer qu’il n’avait pas perdu l’élection du 3 novembre.
Le pire a été évité, même si de nombreux blessés, parmi les forces de l’ordre débordés, sont dénombrés.
C’est. maintenant(il est plus de 19 h à Washington ) que les forces de l’ordre ont pu évacuer le Capitole et poussé les insurgés vers les bouches de métro, alors que la maire de la ville avait décrété un couvre-feu à partir de 18h(heure locale).
C’est ainsi, dans la soirée que les deux chambres réunies(Sénat et chambre des représentants) vont certifier, officiellement, la victoire de Joe Biden, déjà certifiée par les Grands électeurs, depuis le 14 décembre. Avec 306 grands électeurs, biden a, largement, dépassé le nombre fatidique de 270 qui l’installe dans le bureau oval de la Maison Blanche. La cérémonie qu’abrite le Congrès est purement formelle, mais éminemment démocratique.
Trump ne pouvait l’empêcher. Il l’a retardée, et pire, y a jeté de la boue pour l’entacher de haine pour toujours. Ce qui s’est passé est un précédent dangereux pour la démocratie américaine dont la fragilité est mise à nue.
En vérité toute démocratie est fragile, car elle repose, aussi, sur la bonne foi des acteurs politiques. Trump a démontré que les USA pouvaient être pris en otage par un démagogue qui ne recule devant rien et qui ne croit en rien.
Trump a mis la main sur le parti républicain et terrorisé les élus les plus lâches, jusqu’à pouvoir leur faire-faire n’importe quoi. Revendiquer des fraudes électorales chimériques rejetées par les officiels républicains de Georgie, notamment qui ont compté et recomptés les résultats, pour confirmer la victoire de Biden dans cet Etat.
La georgie qui a consacré, ce jour Raphael Warnock, en tant que premier sénateur élu, pour le représenter au Congrès fédéral, à Washington. Il sera accompagné d’un autre démocrate, Jon Ossof qui a remporté le deuxième siège qui complète une victoire totale des démocrates dans ce qui fut, jusqu’ici, un bastion républicain.
La venue de Trump, pour soutenir les candidats républicains, n’ a servi à rien..Pour les membres du parti de l’éléphant lucides, la preuve est faite que le soutien de Trump n’est pas, ou plus décisif. Il a même été contre-productif, car beaucoup d’électeurs républicains ont pu se dire à quoi bon voter, si cela ne sert à rien ?
Biden qui va s’installer à la Maison Blanche, le 20 janvier, aura une tâche herculéenne pour « réunifier » le pays. Il devra agir vite et de manière pertinente et efficace pour, dans les 100 premiers jours, imprimer sa marque et essayer de faire passer des lois majeures pour relancer la lutte contre la covid 19 qui ravage le pays. C’est la première urgence.
La deuxième c’est la redynamisation de l’économie, et ensuite la question cruciale de l’immigration. Redorer l’image des USA sur le plan international sera une autre paire de manche. Biden a du pain sur la planche.