La ville de Macenta, au Sud de la Guinée panse ses plaies après un week-end meurtrier, les 26 et 27 décembre 2020. De violents affrontements interethniques ont, en effet, opposé les Tomas et les Manias, deux communautés majoritaires qui se disputent la paternité de la ville. Au moins 11 personnes ont été tuées et 25 autres blessées lors de ces heurts. Une réunion de crise a été tenue, hier lundi dans la ville avec les autorités locales et des sanctions ont été promises aux responsables des violences.
Macenta paraissait comme une ville fantôme deux jours après les violents affrontements entre Tomas et Manias, samedi dernier. Deux communautés qui cohabitent pourtant depuis des siècles dans cette partie Sud de la Guinée. La ville était déserte, la plupart des habitants restant cloitrés chez eux, d’autres ayant fui les violences pour aller se réfugier dans des villages environnants ou dans la brousse.
Une importante réunion s’est tenue dans la ville avec les autorités locales pour appeler au calme et au dialogue, mais également situer les responsabilités après ces violentes attaques. Le ministre de l’Environnement, Oyé Guilavogui, originaire de la ville se désole de ces attaques et appelle à la retenue.
« On a lutté depuis des années et des années pour éviter ça. On a cultivé la paix à Macenta, des deux côtés. Et voilà ce avec quoi nous nous retrouvons aujourd’hui. C’est désolant. J’appelle toute la population de Macenta, surtout la jeunesse : ce n’est pas le moment de se tirer dessus. Ici, c’est une terre bénie», a-t-il déclaré sur RFI.
Il a toutefois promis que tous ceux qui sont impliqués dans ces violences rendront des comptes devant la justice.
Le gouverneur de la région forestière, Mohamed Gharé, a également condamné ces actes de violence. « Quand les hommes acceptent de vivre ensemble, il va sans dire qu’il y a des contradictions internes. Mais malgré les contradictions qui existent aujourd’hui à Macenta, nous allons nous retrouver. Personne ne peut résoudre ces contradictions en dehors des dignes fils de Macenta. Ils doivent s’asseoir pour se dire la vérité, la vérité historique », a-t-il indiqué.
Pour rappel, tout est parti de l’inauguration de la nouvelle résidence du patriarche de la ville, issu de l’ethnie Toma. Des jeunes de l’ethnie Mania, réclamant la paternité de Macenta, se sont opposés à cette cérémonie, entraînant ces violences meurtrières.