L’armée soudanaise a affirmé mercredi qu’elle était tombée dans une embuscade tendue par des forces armées éthiopiennes dans un territoire frontalier, faisant l’objet d’un bras de fer entre les deux pays.
L’armée soudanaise aurait subi « des pertes en vies humaines et en matériel », selon un communiqué relayé par les médias. Les accrochages ont eu lieu au retour d’une patrouille de l’armée soudanaise autour du Jebel Abutiour, dans le triangle d’El-Fashaga, au sud-est de la ville de Gedaref.
Dans son communiqué publié mercredi soir, Abdallah Hamdok ne donne pas de détails sur les affrontements, sinon que, selon lui, ses soldats sont « tombés dans une embuscade » tendue par « des forces et des milices éthiopiennes ». Il affirme enfin sa « confiance dans la capacité des forces armées à protéger les frontières du pays et à repousser toute agression ».
Le triangle d’El-Fashaga est un sujet de dissension important entre le Soudan et l’Éthiopie. Il s’agit d’une terre agricole très fertile, cultivée depuis 25 ans par des paysans éthiopiens amharas.
Ce territoire appartient légalement au Soudan, ce que l’Éthiopie ne nie pas : son problème est que des Éthiopiens y vivent de facto et sont protégés par les milices de l’Amhara voisine, qui servent de bras armé supplétif aux forces éthiopiennes dans le conflit contre les Tigréens du TPLF.
Ces milices, que les Soudanais appellent péjorativement « shiftas » (bandits, en français), sont accusées d’opérer des incursions régulières pour voler du bétail ou procéder à des enlèvements contre rançon.