Le président Alpha Condé sera investi, demain mardi 15 décembre 2020, dans ses fonctions de président de la République de Guinée pour un 3ème mandat, après l’élection présidentielle du 18 octobre dernier. Pas moins de 10 présidents africains sont attendus à Conakry pour prendre part à la cérémonie, alors que le FNDC et l’opposition maintiennent leur appel à manifester le même jour, malgré l’interdiction des autorités.
Alpha Condé,(82 ans), a décidé de fêter en grande pompe son investiture à la tête de l’Etat guinéen après sa réélection contestée, à l’issue du scrutin présidentiel du 18 octobre dernier. Ainsi, pas moins de 10 chefs d’Etat africains sont invités à prendre part à cette cérémonie, selon une liste publiée par les autorités guinéennes. Il s’agit de Maada Bio, président de la République de Sierra Leone, de Nana Akufo-Addo, fraichement réélu, à la tête du Ghana, d’Alassane Ouattara, également nouvellement réélu en Côte d’Ivoire, d’Idriss Déby Itno, président du Tchad, de Faure Gnassingbé Eyadema, président du Togo, Georges Manneh Weah, président du Liberia, Bah N’daw, président de la Transition malienne, Denis Sassou Nguesso, président du Congo Brazzaville, Roch Marc Christian Kaboré, président du Burkina Faso et d’Azali Assoumani, président de l’Union des Comores.
Une cérémonie qui pourrait se dérouler sous haute tension, puisque le FNDC, une plateforme qui regroupe la société civile et l’opposition guinéennes, a appelé à manifester demain 15 décembre pour marquer son opposition au troisième mandat d’Alpha Condé. Et malgré l’interdiction de cette marche de contestation, les partis de l’opposition ont réitéré leur intention de braver l’interdit.
A travers une déclaration rendue publique, samedi 12 décembre 2020, l’UFDG et son allié l’ANAD, annoncent, en effet, qu’ils ne vont pas se PLIER à la décision du gouvernement qui interdit toute manifestation le 15 décembre, jour de l’investiture du président Alpha Condé.
Dans la note, l’Ufdg et l’Anad réitèrent leur ferme volonté de se faire entendre, à travers une grande mobilisation de protestation.
Selon la déclaration publiée par plusieurs médias guinéens, le 18 octobre dernier, les guinéens «ont massivement voté en faveur de Mamadou Cellou Dalein Diallo avec plus de 53% des suffrages exprimés. Malheureusement, en complicité avec des Institutions républicaines totalement inféodées à la présidence de la République, C’est Alpha Condé qui a été déclaré vainqueur par la CENI et la Cour Constitutionnelle après avoir modifié le taux de participation en Haute Guinéen (environ 100% en moyenne) et mis à l’écart ou falsifié les procès-verbaux des Bureaux ».
Et de poursuivre, « le Mardi 15 Décembre 2020, les 9 juges de la Cour constitutionnelle sont sollicités pour investir injustement Alpha Condé ». Reste à savoir si les populations se risqueront à défier les forces de sécurité et de défense guinéennes, qui, sans nul doute, seront fortement déployées à travers le pays et particulièrement dans la capitale.
Les manifestations postélectorales en Guinée ont déjà causé au moins 30 morts selon l’opposition.