Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a constaté dimanche le « rejet » de sa coalition au pouvoir avec son prédécesseur Joseph Kabila, et annoncé la recherche d’une « nouvelle majorité » au sein de l’Assemblée dominée par les fidèles de Kabila.
En d’autres termes, le chef de l’État a constaté l’échec de cette coalition qui avait permis en janvier 2019 la première transition pacifique du pouvoir dans l’histoire agitée du Congo, au grand soulagement de la communauté internationale.
Proclamé vainqueur de la présidentielle, Tshisekedi avait signé un accord secret avec son prédécesseur, qui gardait le contrôle du Parlement. « La majorité actuelle s’étant effritée, une nouvelle majorité est nécessaire », a déclaré le chef de l’État dans un discours retransmis par la chaîne d’État RTNC. « J’ai décidé de nommer un informateur. Il sera chargé d’identifier une nouvelle coalition réunissant la majorité absolue des membres au sein de l’Assemblée nationale », a-t-il ajouté.
Fin des « consultations politiques »
Tshisekedi a agité la menace d’une dissolution de l’Assemblée en cas d’échec de cette recherche de nouvelle majorité au nom de « l’Union sacrée » qu’il souhaite: « J’userai des prérogatives constitutionnelles qui me sont reconnues, pour revenir vers vous, peuple souverain, et vous demander une majorité ».
Le Front commun pour le Congo (FCC, rassemblement des partis pro-Kabila) revendique une majorité de plus de 300 députés sur 500. Le FCC accuse le camp du président Tshisekedi d’avoir tenté de débaucher des députés FCC par la corruption.
Le président rendait compte des « consultations politiques » qu’il a menées tout le mois de novembre avec les forces politiques et des représentants de la société. Le FCC a largement boycotté ces consultations.
Ces consultations ont « mis en évidence, à une écrasante majorité, le rejet de la coalition entre le FCC et Cap pour le changement (Cach, pro-Tshisekedi) », a-t-il déclaré. Ses interlocuteurs reçus lors des consultations lui ont dit qu’il fallait « mettre fin à l’accord de coalition et dissoudre l’Assemblée nationale », a-t-il ajouté.