Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’est déclaré « préoccupé » par les tensions au sein de la coalition au pouvoir en République démocratique du Congo, où l’armée et la police ont réitéré devant le chef de l’Etat leur sermon de rester « a-politiques » et « républicaines ».
« Je reste préoccupé par les tensions politiques au sein de la coalition au pouvoir, qui pourraient saper la fragile stabilité politique, inverser les progrès réalisés depuis les élections de 2018 et le transfert pacifique du pouvoir qui en résulte », a écrit Antonio Guterres dans un rapport remis ce lundi au Conseil de sécurité.
Proclamé vainqueur des élections, le président Félix Tshisekedi a été investi en janvier 2019, après un accord de coalition avec son prédécesseur Joseph Kabila, qui a gardé le contrôle du Parlement.
Cet accord secret a permis la première transition pacifique du pouvoir d’un président à l’autre dans l’histoire du Congo. Mais les tensions se sont multipliées au sein de la coalition en moins de deux ans.
Tshisekedi veut tourner la page
« J’appelle toutes les parties prenantes à résoudre leurs différends par le dialogue, conformément à la Constitution », a préconisé Antonio Guterres. Le président Tshisekedi a lancé le 2 novembre des « consultations politiques » qui ont pris fin ce mercredi. Objectif selon le chef de l’Etat: « l’union sacrée » de la Nation.
Tshisekedi doit désormais annoncer ses décisions d’un jour à l’autre. Les dirigeants de son parti, l’UDPS, estiment qu’il doit « tourner la page » de la coalition, donc rompre avec l’accord secret signé avec son prédécesseur en janvier 2019.
C’est dans ce contexte de crise et d’attente que le président a reçu mardi soir « pendant près de quatre heures » une centaine de hauts-responsables de l’appareil sécuritaire (officiers de l’Etat-major de l’armée et de la police), a indiqué la presse présidentielle dans un communiqué mercredi.