Alors que le parti de Cellou Dalein Diallo, l’UFDG et ses alliés de l’Anad ont annoncé une manifestation demain mercredi, sur toute l’étendue du territoire en Guinée pour exiger la libération des personnes emprisonnées pour leur opposition au 3ème mandat du président Alpha Condé, le gouvernement guinéen a pris les devants en interdisant toute manifestation en Guinée, jusqu’à nouvel ordre, invoquant des motifs sanitaires. Une explication fallacieuse, selon le chef de l’opposition et ses partisans qui promettent de continuer la lutte.
Va-t-on vers un mercredi de tous les dangers en Guinée ? La tension pourrait en tout cas être vive, demain 25 novembre dans le pays. Et pour cause, alors que l’UFDG et ses alliés ont annoncé depuis quelques jours qu’ils comptent organiser des manifestations dans le pays, demain mercredi, pour protester et exiger la libération de leurs membres arrêtés pour s’être opposés au 3ème mandat d’Alpha Condé, le gouvernement guinéen a pris une mesure officielle, interdisant toute manifestation dans le pays, jusqu’à nouvel ordre, invoquant des raisons sanitaires.
Dimanche dernier, dans une déclaration lue à la télévision nationale, le gouvernement guinéen a annoncé à l’intention de toutes les entités politiques et sociales, la suspension pour des raisons sanitaires, des manifestations de masses sur toute l’étendue du territoire national.
« Cette mesure exceptionnelle, justifiée par l’Etat d’urgence en vigueur dans le pays, fait suite aux impératifs de sécurité sanitaire dictés par les autorités médicales du pays, notamment l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire,(ANSS), dans le cadre d’un vaste programme de tests massifs des populations à la COVID-19 qu’elles viennent d’initier, en vue de l’éradication dans les meilleurs délais de la pandémie du coronavirus dans notre pays », indique le gouvernement dans sa déclaration.
Les autorités guinéennes ajoutent que cette mesure sanitaire qui consiste en une systématisation des tests de dépistage dans les administrations publiques et privées, ainsi que dans les lieux de regroupements publics, permettra un retour rapide à la normale des activités, en vue de garantir un meilleur cadre sanitaire et social pour la jouissance, en toute sérénité, de tous les droits fondamentaux et des libertés publiques consacrés.
« La Lutte doit continuer »
Le camp de Cellou Dalein Diallo n’a pas tardé à réagir à cette annonce, indiquant que « la lutte doit continuer ».
« Nous ne sommes pas étonnés de cette décision. Etant donné que le pouvoir en place a toujours instrumentalisé la Covid-19 depuis le 22 mars. Au lendemain du double scrutin législatif et référendaire, le gouvernement a utilisé aussi la Covid-19 pour saper l’effort du Fndc. Donc ce n’est pas nouveau pour nous. La campagne a mobilisé des milliers de personne, cela n’a pas changé les statistiques sanitaires. Le Rpg Arc-en-ciel a fait des manifestations après la proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle. C’est au moment où l’Anad appelle les populations à rejeter les résultats que la décision tombe. Cela ne nous étonne pas. La décision finale reviendra au peuple de Guinée et à nos militants qui ont voté », a réagi M. Haba, l’un des porte-parole de l’ANAD, dans des propos rapportés par Africaguinee.
Cellou Dalein Diallo et ses alliés braveront-ils l’interdit du gouvernement ? Le bras de fer est-il inévitable entre le pouvoir d’Alpha Condé et les contestataires ? Les guinéens retiennent leur souffle.