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La justice guinéenne a lancé une vaste opération d’arrestations et d’interrogatoires parmi les opposants au chef de l’Etat Alpha Condé et ceux qui auraient pris part aux « violences ayant entouré la récente présidentielle ».

La justice guinéenne invoque une multitude de faits présumés, des simples menaces à la participation à des assassinats. L’opposition dénonce le travail d’une justice aux ordres du président.

Rien qu’à Conakry et dans sa banlieue, les juges ont écroué, entendu ou ouvert un procès ces derniers jours contre 137 personnes, a indiqué mardi soir Sydy Souleymane Ndiaye, procureur de Dixinn, dans la périphérie de la capitale où se sont produites de nombreuses violences.

La majorité des 137 personnes écroués sont des cadres de l’Union des forces démocratiques (UFDG), le parti dirigé par le principal challenger de Condé à la présidentielle, Cellou Dalein Diallo.

Mercredi matin, des policiers sont arrivés à bord d’une dizaine de pick-up au domicile du vice-président de l’UFDG, Ibrahima Chérif Bah, et l’ont emmené ainsi que son frère et son neveu, selon son épouse Mamouna Bah, citée par l’AFP.

Sekou Koudouno, un des responsables d’un collectif qui a mené pendant des mois la contestation anti-Condé, a rapporté sur les réseaux sociaux que les enquêteurs s’étaient présentés chez lui mais qu’il ne s’y trouvait pas. Le président de l’UFDG a dénoncé sur Facebook une opération destinée à faire passer le « coup d’Etat électoral » auquel s’est livré M. Condé selon lui, et à « décapiter » son parti. « Alpha Condé ordonne à son bras judiciaire de lancer la chasse aux opposants à son troisième mandat illégal et illégitime », a écrit le collectif de M. Koudouno.

La Cour constitutionnelle a définitivement proclamé samedi M. Condé, 82 ans, vainqueur dès le premier tour, avec 59,5% des suffrages, contre 33,5% pour Diallo. Ce dernier assure que c’est lui qui a gagné et que les résultats sont truqués.