La délégation tripartite composée de la Cédéao, l’Union africaine et l’ONU, a achevé, hier mardi 27 octobre, une mission de deux jours en Guinée pour calmer les violences après l’élection présidentielle du 18 octobre dernier. Après avoir rencontré les différentes parties, les responsables de la mission ont demandé la levée du blocage du domicile de l’opposant Cellou Dalein Diallo et l’ouverture d’une enquête contre les auteurs des violences, entre autres.
Le communiqué final lu, mardi, par le général Francis Béhanzin, commissaire aux Affaires politiques, paix et sécurité de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), indique que « la mission conjointe a également observé les dispositifs sécuritaires particuliers mis autour de la résidence du candidat de l’UFDG, M. Cellou Dalein Diallo, ainsi que des locaux de son parti suite à sa déclaration sur les résultats de l’élection présidentielle. La mission exhorte les autorités guinéennes à lever ces dispositifs dans la perspective d’un dialogue inclusif ».
Cellou Dalein Diallo est bloqué à son domicile de Conakry par les forces de défense et de sécurité depuis mercredi dernier. Le siège de son parti UFDG saccagé, a également été fermé.
Ouverture d’une enquête pour retrouver les auteurs des violences
La mission a également demandé aux autorités guinéennes d’ouvrir une enquête pour retrouver les auteurs des violences post-électorales, et d’assurer que les «forces de défense et de sécurité agissent avec retenue et professionnalisme dans la gestion des manifestations ». Ces violences ont causé une trentaine de morts selon l’opposition, alors que le gouvernement parle de 21 personnes tuées.
Par ailleurs, la mission conjointe «encourage toutes les parties à recourir aux institutions et dispositions légales » pour régler le contentieux post-électoral.
Les responsables de la mission ont également été interrogés sur le rapport de plusieurs commissaires de la Céni, dénonçant des anomalies dans le processus de totalisation des voix.
La CENI conteste et se défend
Mais dans une déclaration faite, lundi, la Céni conteste l’« opacité dans la remontée des résultats », affirmant que « chaque candidat était représenté dans les 38 commissions de centralisation ». Elle a précisé également que la totalisation s’est faite « dans la transparence », devant la totalité des commissaires, soulignant que tous les partis politiques et les commissaires y avaient accès.
Au contraire, la CENI a accusé le vice-président Mamadou Bano Sow, signataire de la déclaration, d’avoir mené une démarche politique, puisqu’il est issu de l’opposition. Pire encore, Bano Sow a rompu son serment de neutralité et violé le principe de secret des délibérations, selon la CENI.
Qui estime avoir fini son travail et rappelle qu’en l’état actuel du processus, seuls les candidats peuvent déposer des recours auprès de la Cour constitutionnelle. La Ceni a rappelé que les candidats ont jusqu’à dimanche prochain pour le faire et qu’à la réception des plaintes, la Cour a cinq jours pour rendre son arrêt.
Toutefois, a précisé, le porte-parole de la Ceni, Mamadi 3 Kaba, les textes ne prévoient pas de reprise partielle du scrutin. L’arrêt de la Cour constitutionnelle ne pourra, ainsi, que valider les résultats ou annuler entièrement l’élection.