Dans la nuit du lundi au mardi, deux attaques successives ont abouti à la mort de 12 militaires maliens et de 9 terroristes. C’est le plus lourd bilan macabre depuis le coup d’état du 18 août. A l’évidence les négociations qui ont favorisé la libération de dizaines de terroristes et des otages Soumaila Cissé et Sophie Petronin ne signifient pas la fin des tueries au Mali. Loin s’en faut !
Les deux attaques qui ont encore ensanglanté le pays ont eu lieu dans le centre devenu un terrain d’affrontements communautaires et terroristes. Les exactions y sont quasi quotidiennes et le sang ne cesse d’y couler.
Le problème est que personne ne voit comment éteindre ce foyer de violence. Du temps où les conflits communautaires étaient circonscrites entre bergers peuls et agriculteurs bambaras et dogons, les choses étaient plus faciles à « racommoder ».
Maintenant la donne terroriste brouille les pistes et rend beaucoup plus complexe les éventuelles initiatives de solution. On pouvait penser que le nouveau gouvernement de transition bénéficierait d’une trêve pour pouvoir engager des négociations avec les uns et les autres.
Les attaques sanglantes qui viennent de se produire prouvent que le défi à relever est titanesque. Et il faudra bien y arriver pour réunir les conditions d’une organisation d’élections libres, démocratiques et transparentes dans 18 mois. Ce qui est l’objectif assigné au gouvernement de Moctar OUANE.
Toutes les bonnes volontés devraient s’investir dans la recherche de points de convergence, ne serait-ce que pour rendre possible un début de dialogue. Lorsque des discussions ont été possibles avec des terroristes pour « un échange de prisonniers », prendre langue avec des « communautaristes » intégristes devraient pouvoir l’être aussi.
La situation du Mali est encore loin d’inciter à l’optimisme .Même si les étapes franchies avec la mise en place du gouvernement de transition sont encourageantes.