Une vingtaine de morts dont deux policiers décapités: tel est le bilan d’une incursion de miliciens armés dans la capitale minière Lubumbashi, capitale économique de la République démocratique du Congo (RDC), où l’ordre a été rétabli samedi à la mi-journée.

« Les forces loyalistes ont été obligées de répliquer avec force » à plusieurs centaines d’assaillants d’un groupe séparatiste, qui ont lancé une opération sur Lubumbashi (environ deux millions d’habitants) dans la nuit de vendredi à samedi, selon le ministre provincial de l’Intérieur.

« Deux policiers ont été décapités. Ils (les assaillants) ont aussi réussi à tuer un militaire », a ajouté le ministre, Philbert Kunda Milundu, dans une communication officielle aux médias après le retour au calme.

« Le bilan est de 16 assaillants neutralisés (tués, ndlr), plusieurs blessés et capturés », selon le ministre. Un bilan qu’aucune source indépendante ne permettait de vérifier, selon l’AFP. Quatre prisonniers ont également été tués lors d’une tentative d’évasion vendredi soir à la prison de Lubumbashi, « attaquée » par « des hommes lourdement armés », a indiqué le directeur de l’établissement pénitentiaire, Pelar Ilunga.

Des miliciens avaient réussi à hisser le drapeau de l’ex-république autoproclamée du Katanga (juillet 1960-janvier 1963) sur la place de la Poste, en plein centre de Lubumbashi. Très nourris samedi aux premières heures de la matinée, les tirs étaient devenus plus sporadiques en milieu de matinée. 

La Radio-télévision nationale congolaise (RTNC), prise d’assaut par les miliciens, a recommencé à émettre vers 10H00 GMT, selon la même source. Des militaires et des policiers étaient toujours déployés dans la ville dans l’après-midi.

Les miliciens étaient scindés en deux groupes de respectivement 300 et 100 personnes, a expliqué le ministre Kunda Le premier groupe avait pour cible le gouvernorat de province et la place Moïse-Tshombe, du nom du président de l’ex-république du Katanga. L’objectif du deuxième groupe était le siège local de la RTNC, où ils sont entrés et ont tenté sans succès de passer à l’antenne, après avoir maîtrisé les policiers chargés de la surveillance du bâtiment.

Les assaillants ont été identifiés comme des rebelles séparatistes de la milice Kata Katanga, qui combat pour la sécession de cette riche province minière (cuivre et cobalt). Leur chef Gédéon Kyungu Mutanda, qui a fondé le Mouvement des indépendantistes et révolutionnaires africains (Mira), est en fuite depuis une précédente incursion, fin mars, de ses partisans dans Lubumbashi et sa région, au cours de laquelle 31 miliciens avaient été tués.