Le général Khalifa Haftar se dit prêt à lever temporairement son blocus autour des installations de production pétrolière de la Libye. Depuis janvier 2020, des groupes pro-Haftar bloquent des champs et ports pétroliers, réclamant une répartition équitable des recettes pétrolières gérées par le Gouvernement d’union nationale (GNA), basé à Tripoli et reconnu par l’ONU.
Le gouvernement qui soutient Haftar dans l’est de la Libye a remis sa démission en début de semaine après des manifestations à Benghazi et dans d’autres villes pour protester contre la détérioration des conditions de vie et la corruption, selon la BBC.
Le général Haftar a déclaré que l’annonce de la levée du blocus pétrolier faisait suite à un accord avec le gouvernement soutenu par les Nations unies à Tripoli, selon lequel les revenus pétroliers seraient distribués équitablement.
Un ministre du gouvernement a déclaré qu’un comité serait mis en place pour superviser la gestion des revenus. Mais la compagnie pétrolière nationale a déclaré qu’elle ne reprendrait pas ses activités tant que les forces du général Haftar ne quitteraient pas les installations de production.
Son blocus – qui a débuté en janvier – a privé l’économie libyenne de milliards de dollars de recettes d’exportation dont elle avait désespérément besoin. Avant le blocus, la Libye produisait environ 1,2 million de barils par jour, contre un peu plus de 100.000 barils par jour, selon Reuters.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est plongée dans le chaos politique où deux autorités se disputent le pouvoir: le GNA, basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, et un pouvoir incarné par le maréchal Haftar, qui règne sur l’Est et une partie du Sud.
En avril 2019, ce dernier avait lancé une offensive contre Tripoli, mais au bout de 14 mois de combats meurtriers, ses troupes, malgré le soutien de l’Egypte, des Emirats arabes unis et de la Russie, ont subi une défaite cinglante face aux forces pro-GNA, aidées militairement par la Turquie.