L’Etat camerounais a décidé de rétablir l’Internet dans les zones anglophones du pays. Il avait bloqué toutes les connections dans cette partie du pays en représailles contre les enseignants et avocats qui étaient en grève depuis 5 mois.
Après une telle décision à la fois improductive politiquement et dommageable sur le plan économique, Biya a encore fait étalage de son autoritarisme. Et cela fait plus de trente ans que cela dure !
Le problème est qu’il joue de cette division linguistique du pays qui est absolument artificielle. Les camerounais ne sont ni francophones ni anglophones ; ils sont « africanophones » : Bamiléké, Peuls, Doualas etc.
Se réclamer des langues étrangères est une aliénation culturelle acceptée qui fait le jeu du pouvoir de Biya.
La longue déconnexion d’Internet aura des conséquences économiques désastreuses qui vont toucher(si ce n’est déjà le cas) tout le pays. Les échanges économiques traversent toutes les frontières géographiques, linguistiques et autres.
Les autorités camerounaises ont donc, avec leur répression internet causé des torts importants à l’économie nationale qui sont difficiles à cerner complètement.
C’est donc un soulagement pour les populations sur tous les plans car la possibilité de communiquer est aussi un droit démocratique. Biya, comme tous les autocrates cherchent à contrôler les flux sur l’Internet mais c’est mission impossible. Même en décidant de couper le fil, il n’a pas réussi à totalement mettre en blackout l’ensemble des territoires « anglophones ». L’ingéniosité des uns et des autres, la proximité de certaines frontières etc…toutes les opportunités ont été saisies par les populations pour se connecter.
Si Biya estime qu’il a marqué un point ; il se trompe. Il a écorné encore davantage son image d’autocrate.