Rebondissement en Côte d’Ivoire. Alors que le Conseil constitutionnel avait invalidé la candidature de Guillaume Soro, lundi 14 septembre, en raison de sa radiation de la liste électorale pour une condamnation, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, (CADHP), a demandé à Abidjan de surseoir à l’exécution de la condamnation de l’ancien Premier ministre et de le rétablir sur la liste électorale, hier mardi. Cela, à un mois et demi seulement de l’élection Présidentielle ivoirienne.
Hier, mardi 15 septembre, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, a rendu une ordonnance provisoire, demandant à la Côte d’Ivoire de suspendre la condamnation et de « prendre toutes les mesures nécessaires en vue de lever immédiatement tous les obstacles empêchant Guillaume Soro de jouir de ses droits d’élire et d’être élu » , de le réinscrire, ainsi, sur la liste électorale et lui permettre d’être candidat au prochain scrutin.
Toutefois, il faut rappeler que cette décision est un nouveau rebondissement d’un long feuilleton. En effet, rappelle RFI, le 2 mars 2020, Guillaume Soro avait saisi la CADHP, basée à Arusha, sur son cas et celui de ses 19 compagnons emprisonnés en Côte d’Ivoire.
La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples avait alors demandé, le 22 avril dernier, à la Côte d’Ivoire de suspendre provisoirement le mandat d’arrêt à l’encontre de Guillaume Soro et de libérer ses 19 compagnons emprisonnés. Une décision provisoire en attendant que leur cas soit examiné sur le fond par cette même Cour.
Toutefois, Abidjan n’a jamais exécuté cette décision. Pire encore, le 28 avril, la Justice ivoirienne condamne Guillaume Soro pour recel de détournement de deniers publics, à 20 ans de prison et à la privation de ses droits civils et politiques. Ce qui a entrainé sa radiation des listes électorales, et donc l’invalidation de sa candidature par le Conseil constitutionnel, lundi 14 septembre.
Ce qui laisse penser que tout comme l’ordonnance du 22 avril dernier, celle rendue hier mardi, pourrait de nouveau rester sans effet. D’ailleurs, le 28 avril 2020, jour de la condamnation de Soro, la Côte d’Ivoire avait décidé formellement de ne plus reconnaitre la compétence de la Cour africaine, lui reprochant de porter atteinte à sa souveraineté. Les avocats ivoiriens n’ont, du reste, rendu ni observation, ni conclusion dans cette procédure.