Demain, mardi 15 septembre, jour fixé par la CEDEAO pour la nomination d’un président civil au Mali, une délégation des mutins va se rendre à Accra pour rencontrer les chefs d’Etat de l’organisation sous -régionale. L’objectif pour les militaires sera d’expliquer les raisons de leur action et pourquoi le choix du président de la transition n’a pas encore abouti.
Le président Nana Akufo-Addo président en exercice de la CEDEAO et hôte du sommet a dépêché un avion à Bamako pour assurer le transport de la délégation militaire malienne. A l’évidence il y a donc volonté de dialogue et c’est un très bon signe.
Les choses devraient se décanter entre la CEDEAO et les mutins, étant entendu qu’un président militaire de la transition est inacceptable pour la CEDEAO.
Une fois ce sens interdit reconnu et accepté par les mutins, tout le reste pourrait être négociable, y compris un rallongement de la période de transition qui passerait de 12 mois(durée fixée par la CEDEAO) à 18 mois, durée proposée à l’issue des concertations nationales maliennes organisées du 10 au 12 à Bamako.
Mais si tout semble évoluer positivement entre junte et CEDEAO, le torchon brûle entre les mutins et le M5, des opposants qui ont beaucoup contribué à la déstabilisation et à la chute du régime IBK.
Ces derniers ne décolèrent pas contre les membres de la junte qui a, selon eux, « tripatouillé les résultats de la concertation en leur faveur ». Il y a donc un incendie à l’interne à éteindre pour calmer la situation au Mali. La capacité de nuisance du M5 n’est plus à démontrer.
Le rendez-vous d’Accra va être décisif et il y a des raisons d’espérer que junte et CEDEAO vont aboutir à un modus vivendi pour que la transition de déroule dans les meilleures conditions pour sortir le Mali de l’instabilité institutionnelle et politique. Et que la démocratie y triomphe de manière durable