Un acteur significatif de l’effort de paix au Mali, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) à dominante Touareg, a décidé de boycotter la concertation cruciale organisée par la junte militaire sur les conditions d’un retour des civils au pouvoir.
Les militaires au pouvoir au Mai réunissent à partir de ce jeudi et pour trois jours des centaines de responsables de partis, de syndicats et d’organisations de la société civile. Objectif : définir la durée, la nature et l’organisation d’une transition censée ramener les civils à la direction des affaires.
Comme elle l’a déjà fait samedi à l’occasion de la première séance de concertation, la CMA a décidé de ne pas prendre part, selon son porte-parole Almou Ag Mohamed, cité par l’AFP. Le CMA est une alliance d’anciens groupes armés indépendantistes touareg et nationalistes arabes qui ont combattu les forces maliennes dans le nord à partir de 2012 avant de signer un accord de paix en 2015.
« Nos préoccupations n’ont pas été prises en compte. L’entretien que nous devions avoir avec les responsables de la junte pour évoquer le partenariat n’a pas eu lieu. Nous avons donc décidé de ne pas être à la rencontre », a déclaré le porte-parole de la CMA.
La CMA a mal pris qu’une rencontre prévue avec les nouveaux maîtres de Bamako avant la concertation dans son fief de Kidal ait avorté. La junte a invoqué les conditions météorologiques. La CMA aurait en fait voulu être associée à l’organisation de la concertation.
Son absence à Bamako n’est pas anodine, selon l’AFP. La mise en oeuvre de l’accord de paix de 2015, avec ses dispositions sur la décentralisation et la démilitarisation, passe pour un facteur essentiel d’un retour du pays à la stabilité. L’application qui se fait toujours attendre est l’un des objectifs annoncés de la concertation.