archives

Sept civils ont été tués dans l’extrême nord du Cameroun mardi, quand un jeune kamikaze a fait exploser sa bombe dans une région aux confins du Nigeria, du Tchad, du Niger où les terroristes multiplient les assauts meurtriers.

L’attaque a frappé un village abritant des déplacés, près de la frontière avec le Nigeria. « Lorsque des combattants de Boko Haram ont attaqué le village, les gens ont fui, mais ils ont été suivis par un jeune garçon qui portait des explosifs qu’il a actionnés dans la foule », a expliqué un officier de police, cité par l’AFP.

Yaoundé parle indistinctement de Boko Haram et de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), issu d’une scission de ce groupe nigérian, pour évoquer les attaques terroristes. Dans un communiqué, le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) de l’ONU a « fermement condamné cette attaque qui a tué sept civils et blessé 14 autres dans le village de Kouyapé ».

Boko Haram et l’Iswap multiplient, ces derniers mois, les attaques très meurtrières visant les militaires et les civils dans l’extrême nord du Cameroun et dans des régions limitrophes du Nigeria, du Tchad et du Niger, sur le pourtour du lac Tchad.

L’attaque suicide s’est produite mardi, a confirmé le HCR, « à proximité de la frontière avec le Nigeria où près de 18.000 déplacés internes sont arrivés en quête de sécurité ces sept dernières années ».

Cet attentat survient un mois après que 18 civils ont été tués et 15 autres blessés par des terroristes lors d’une attaque contre un site de déplacés internes à Nguétchéwé, dans la même région, le 2 août. Les assaillants avaient également eu recours à deux kamikazes, de très jeunes hommes, selon les autorités.

Depuis janvier 2020, 87 attaques terroristes ont été enregistrées dans l’extrême-nord du Cameroun, « l’une des régions les plus pauvres du monde », selon le HCR. Le 25 août, l’Iswap avait également attaqué une île camerounaise sur le lac, proche de la frontière nigériane, et tué 14 habitants, selon Lagos.

Une semaine plus tôt, des combattants terroristes avaient envahi une ville du nord-est du Nigeria, prenant en otage des centaines de civils, poursuivant la stratégie de groupe de prise de territoires et de contrôle des populations civiles dans la région du lac Tchad.