Les militaires au pouvoir ont rencontré des leaders du Mouvement du 5 juin dans leur base de Kati, près de Bamako, pour apaiser les tensions naissantes.
L’incertitude aura plané jusqu’au début de la rencontre entre le Mouvement du 5 juin- Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) et le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) samedi. C’est finalement aux environs de 21 heures que les deux organisations se sont retrouvées au Prytanée militaire de Kati pour une rencontre qui se voulait discrète, selon Jeune Afrique.
Cette rencontre visait à apaiser les tensions. La veille, la publication de deux communiqués en l’espace de quelques heures a mis en lumière les divergences entre le mouvement et les militaires sur l’organisation des discussions concernant la transition.
Selon Jeune Afrique, les militaires et le M5 ont pu échangé lors de la rencontre de Samedi. « Le malentendu a été dissipé et nous allons avancer dans l’intérêt du peuple malien, en essayant d’avoir des concertations, de montrer que c’est l’armée du peuple, qu’elle a un caractère inclusif », selon un membre de la coalition.
Alors que le M5-RFP se voit en partenaire privilégié du CNSP, ce dernier a invité vendredi les partis politiques, les organisations de la société civile et les groupes signataires de l’accord d’Alger de 2015 à un grand rassemblement au Centre international de conférence de Bamako (CICB) afin de discuter de la transition.
La coalition hétéroclite, qui exige depuis plusieurs mois la démission du président, avait pourtant pris rendez-vous avec les putschistes samedi pour des échanges en tête-à-tête sur le sujet.
Des interrogations sur les intentions réelles de la junte se sont aussi fait jour après la publication discrète, jeudi au Journal officiel, d’un acte censé avoir valeur constitutionnelle et faisant du chef de la junte le chef de l’Etat. Le porte-parole de la junte a fini par confirmer vendredi soir que les colonels en assumaient la paternité. Mais le M5 a signifié qu’un tel acte ne l’engage pas.