La justice ivoirienne a confirmé la radiation des listes électorales de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo par la Commission électorale indépendante (CEI).
« Le président du tribunal a entériné la décision de radiation du président Laurent Gbagbo de la liste électorale. C’est un non définitif, il n’y a plus de recours au plan national », a affirmé l’avocat de Gbagbo, Me Claude Mentenon, cité par l’AFP.
L’ancien président mais aussi l’ancien chef rebelle et ex-Premier ministre Guillaume Soro, l’ex-chef des Jeunes patriotes, Charles Blé Goudé, et l’opposant Akossi Bendjo, ancien maire du quartier du Plateau à Abidjan, contestaient leur absence des listes électorales affichées dans les bureaux de vote début août.
Des proches de Soro, qui se dit candidat à la présidentielle du 31 octobre bien qu’il vive en exil en France, ont contesté la décision devant le tribunal de Korhogo mais attendent toujours une réponse, selon l’AFP.
« Toute personne condamnée pour un délit ou un crime à une privation de ses droits civiques était rayée des listes lors de la révision », avait expliqué Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, le président de la Commission électorale indépendante (CEI) lors de la présentation de la révision de la liste électorale début août.
Les quatre hommes, qui vivent à l’étranger, ont tous été condamnés par la justice ivoirienne. Acquitté en première instance par la Cour pénale internationale, Laurent Gbagbo vit à Bruxelles dans l’attente d’un éventuel appel mais il a été condamné par la justice ivoirienne à 20 ans de prison pour le « braquage » de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest pendant la crise post-électorale de 2010-2011.
L’ex-première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, a demandé le 11 août au président ivoirien Alassane Ouattara « d’amnistier » son époux Laurent. « Les arguments utilisés pour justifier le retrait du nom de Laurent Gbagbo de la liste électorale sont des arguments juridiques très discutables. D’ailleurs, le procès qui a conduit à cette condamnation est lui-même politique et injustifiable », avait indiqué Mme Gbagbo.
Soro, qui s’est déclaré candidat à la présidentielle, a lui été condamné par la justice ivoirienne à 20 ans de prison pour « recel de détournement de deniers publics » et fait l’objet d’une procédure pour « tentative d’insurrection ».
Le climat s’est tendu en Côte d’Ivoire, dix ans après la crise post-électorale qui a fait plus de 3.000 morts. Des violences qui ont suivi l’annonce de la candidature du président Ouattara à un troisième mandat ont fait au moins 8 morts en août.