Vingt, (20), prisonniers tués, sur un total de 88 évadés. C’est le lourd bilan d’une mutinerie qui a eu lieu à la prison de Farafangana, une ville de la côte du Sud-est de Madagascar. Trente neuf, (39), fugitifs ont été retrouvés par les forces de l’ordre, alors qu’une vingtaine de détenus sont toujours en fuite. Des prisonniers ont attaqué les gardes pénitentiaires de cette maison d’arrêt qui compte 357 prisonniers, dimanche, en milieu de journée.
« Les détenus étaient en surnombre et certains sont parvenus à prendre l’arme de l’un des agents », a indiqué le secrétaire d’État à la Gendarmerie, le Général Richard Ravalomanana sur RFI, soulignant que c’est peu après le déjeuner, vers 12h15, que des prisonniers ont attaqué les agents pénitenciers, blessant un des gardes. La prison compte 357 détenus pour 44 membres du personnel, y compris les employés de bureau et les greffes.
Toutefois, a-t-il ajouté, les forces de l’ordre ont durement riposté. Et sur les 39 évadés capturés, 8 ont été gravement blessés et transportés à l’hôpital, 20 autres ont été tués. « Ils ont succombé sous les feux des forces de sécurité venues en renfort, parce qu’ils ont fait de la résistance lors de la poursuite avec l’arme qu’ils avaient volée et des jets de pierres », précise le Général Richard Ravalomanana. Mais le ministère de Justice a également dit que l’arme a été finalement retrouvée.
Pour sa part, la Directrice de l’administration pénitentiaire de la région de Atsimo Atsinanana, Nadège Patricia Razafindrakala, a affirmé que « la mutinerie était très bien organisée », soulignant que « les détenus se sont divisés en deux groupes. Ceux du côté Ouest se sont attaqués aux gardes pénitentiaires en leur jetant des pierres, tandis que ceux du coté Est ont forcé un passage via les toilettes pour s’évader ».
La raison de la mutinerie pas encore connue
Toujours selon Nadège Patricia Razafindrakala, deux évadés sont portés disparus. « Nous sommes entourés par la mer et des lacs et certains détenus ont fui en pirogue. Quand on a essayé de tirer, ils ont disparu… La petite pirogue a coulé », a-t-elle indiqué.
Pour l’heure, l’on ne sait pas encore la raison de cette mutinerie. Mais, souligne la Directrice de l’administration pénitentiaire, « Comme dans toute prison, les détenus ont soif de liberté, mais c’est la première fois que nous assistons à une évasion de cette ampleur », ajoutant que : « il faut dire que la situation était difficile depuis quelques temps à cause des mesures sanitaires. Les règles étaient plus strictes que d’habitude pour protéger les détenus des contaminations extérieures. Il y a, par exemple, l’interdiction de visite des familles. »