Les autorités ivoiriennes viennent d’annoncer la « suspension » des manifestations publiques en Côte d’Ivoire jusqu’au 15 septembre, à l’avant-veille d’une marche des femmes de l’opposition contre un troisième mandat du président Alassane Ouattara.
« Le conseil (des ministres) a décidé de la suspension des manifestations sur la voie publique pour les autoriser seulement dans les enceintes closes », selon un communiqué des autorités ivoiriennes, relayé par l’AFP.
« La mesure prise dans le cadre de l’état d’urgence en cours est effective jusqu’au 15 septembre et tire les conséquences du bilan humain et matériel des précédentes manifestations et des risques d’ouverture de poches de conflits communautaires », d’après le texte.
Cette annonce survient près d’une semaine après des manifestations violentes liées à l’annonce de la candidature controversée du président Alassane Ouattara pour un troisième mandat, qui ont dégénéré en violences pendant trois jours, faisant « six morts, une centaine de blessés, 1.500 déplacés internes, 69 personnes interpellées ainsi que de nombreux dégâts matériels », selon le bilan officiel communiqué mercredi.
Le président Alassane Ouattara, 78 ans, élu en 2010 puis réélu en 2015, avait annoncé dans un premier temps en mars passer le relais à son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Mais après le décès d’un infarctus de ce dernier le 8 juillet, M. Ouattara a annoncé le 6 août qu’il briguerait finalement un troisième mandat.
La Constitution limite à deux les mandats présidentiels, mais opposition et pouvoir sont en désaccord sur l’interprétation de la réforme adoptée en 2016: les partisans de Ouattara affirment qu’elle a remis le compteur des mandats à zéro, ses adversaires jugent anticonstitutionnelle une troisième candidature. Le premier tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire a été officiellement fixé au 31 octobre.