Les mutins ont acté leur coup d’Etat et obtenu du président IBK qu’il annonce publiquement sa démission et les dissolutions du gouvernement et de l’Assemblée nationale.
Un comité de salut du peuple est mis sur pied et va assurer la continuité de l’Etat a annoncé à la télévision nationale le colonel-major Ismael Wagué, porte-parole des soldats insurgés. Ainsi le coup d’etat est confirmé à la fin d’une longue journée prolongée tard dans la nuit, si on peut dire, par des soldats qui ont enfin affiché leurs visages et fait entendre leur voix.
Ils ont précisé qu’ils ne tenaient pas à garder le pouvoir et souhaitent une « transition civile » conduisant à des élections. Le défi sera de taille face aux condamnations unanimes de la communauté internationale. La CEDEAO a décidé de fermer les frontières terrestres du Mali, pays enclavé qui risque de subir une situation économique encore plus catastrophique.
Mais il faut bien situer les responsabilités et cibler d’abord et avant tout IBK et son régime corrompu et, incompétent qui a poussé le Mali dans l’abîme. Le peuple malien, dans son immense majorité avait tourné le dos à ce régime caricatural que nous avons dénoncé, ici, dans ces colonnes depuis de longs mois.
La CEDEAO a mal jugé la situation sur place et n’a pas osé imposer un vrai changement de gouvernement avec le départ du premier ministre Boubou Cissé. C’était la moindre des choses pour rendre crédible un changement politique réel que les maliens appelés de leurs vœux. Les actes posés par le fils du président Karim Keita, homme désinvolte et corrompu ont aussi pesé dans la dégradation de la situation.
Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Le régime IBK a pêché par insolence, incompétence et corruption. Maintenant comment « légitimer » un coup d’état ? La communauté internationale ne le fera pas. Elle va appliquer des sanctions lourdes à un pays déjà exsangue.
La seule solution pour les mutins est de donner des preuves de leur volonté de ne pas s’accrocher au pouvoir et solliciter la collaboration de figures respectables du milieu politique et de la société civile pour participer à un gouvernement de transition.
Il faut rassurer la communauté internationale et fixer des délais raisonnables pour l’organisation d’élections libres et transparentes. Le Mali n’est pas encore sorti de la zone de turbulence.