Les djihadistes shebabs ont attaqué, hier dimanche 16 août, un hôtel de Mogadiscio, fréquenté par des responsables gouvernementaux. Au total, dix civils, un policier et les cinq assaillants, ont été tués, selon un bilan officiel.
Une voiture piégée a explosé près de l’hôtel Elite sur la plage du Lido. Des hommes armés sont ensuite entrés dans l’établissement tirant des coups de feu. L’attaque a été menée par cinq djihadistes en début de soirée, selon Ismael Mukhtaar, un porte-parole du ministère de l’Information, cité par l’AFP. « Dix personnes sont mortes, ainsi que cinq assaillants et un policier des forces spéciales somaliennes », a-t-il, en effet, précisé.
« Il y a eu l’explosion d’une voiture piégée ciblant l’hôtel Elite sur la plage du Lido » et « il y a des coups de feu importants à l’intérieur de l’hôtel », a, pour sa part, indiqué Adan Ibrahim, officier de police. Un autre témoin cité par la même source déclare : « l’explosion a été très forte et j’ai vu de la fumée dans la zone, c’est le chaos et les gens fuient les bâtiments alentour ».
Un haut fonctionnaire somalien parmi les morts
Les forces de sécurité ont mis quatre heures pour reprendre le contrôle de l’hôtel Elite.
Près de 250 personnes qui se trouvaient dans l’hôtel ont ensuite été évacuées. Des civils, des responsables politiques et des membres du Parlement. Un haut fonctionnaire du ministère de l’Information, Abdirasak Abdi, figure parmi les morts, selon les mêmes sources.
Quelques heures après, les shebabs ont revendiqué l’attaque dans un communiqué à SITE, groupe de surveillance des sites islamistes, affirmant que leurs « martyrs » avaient « pris le contrôle de l’hôtel » et infligé, « de lourdes pertes », aux personnes présentes.
Les shebabs, une branche d’Al-Qaïda, ont juré la perte du Gouvernement somalien, soutenu par la Communauté internationale et par les 20 000 hommes de la Force de l’Union africaine en Somalie, (Amisom).
Ils ont perdu l’essentiel de leurs bastions depuis qu’ils ont été chassés de la capitale en 2011. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, y compris dans la capitale, contre des objectifs gouvernementaux, sécuritaires ou civils.
Pour rappel, en février 2019, une autre attaque de près de 24h avait fait au moins 20 morts à Mogadiscio. Au mois de décembre de la même année, l’explosion d’un véhicule piégé avait tué 81 personnes, majoritairement des civils.