La Convention électorale du RPG d’Alpha Condé, chargée de désigner le candidat du parti à la prochaine élection présidentielle, a été ouverte ce mercredi 5 août par le Premier ministre guinéen, Kassory Fofana. Alors que le président guinéen maintient jusqu’ici le flou sur sa troisième éventuelle candidature, fortement contestée par l’opposition, le chef du gouvernement guinéen a plaidé en faveur du président Alpha Condé. Le chef de l’Etat guinéen qui n’a toujours pas validé la date du 18 octobre proposée par la Commission électorale pour la tenue du premier tour de l’élection présidentielle.
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Au Palais du Peuple, siège de l’Assemblée nationale, à Conakry, et devant près de 350 délégués du Rassemblement du peuple guinéen, (RPG), Kassory Fofana a déclaré que « cette Convention se tient à un moment particulier où le monde est confronté à la pandémie du Covid-19 et où les violences sont récurrentes. L’adversité est menaçante, mais je suis sûr que nous sortirons victorieux sous le leadership du président Alpha Condé », dans des propos rapportés par l’AFP.
« C’est la Convention pour la consécration du professeur Alpha Condé. Nous voulons qu’il soit notre candidat », a, pour sa part, indiqué Fantamady Diakité, une déléguée de Kouroussa, (centre), citée par la même source.
Alpha Condé, l’absent, le plus « présent »…
Si tous les discours renvoyaient au président guinéen, la Convention s’est ouverte en l’absence d’Alpha Condé et devra se poursuivre jusqu’à demain jeudi.
L’opposition guinéenne qui avait appelé à manifester, jeudi, a reporté ce rassemblement, « en raison des examens scolaires », dit-elle.
Regroupée au sein du Front national pour la défense de la Constitution, (FNDC), avec des organisations de la société civile, l’opposition a initié depuis octobre dernier plusieurs manifestations pour empêcher Alpha Condé de briguer un 3ème mandat. Des rassemblements sévèrement réprimés, qui ont causé des dizaines de morts chez les manifestants.
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Toutefois, le FNDC n’avait pas réussi à annuler la tenue du référendum du 22 mars dernier, qu’il avait fini par boycotter. Mais alors que l’ancienne Constitution votée en 2010 limitait le nombre de mandats à 2, la nouvelle Constitution en vigueur dans le pays, promulguée depuis avril dernier, donnerait à Alpha Condé, (82 ans), la possibilité de se présenter une troisième fois à l’élection présidentielle guinéenne.
En tout cas, selon les partisans de l’actuel président, les compteurs ont été remis à zéro et la voie est désormais libre pour Condé, premier président démocratiquement élu en Guinée en 2010 et réélu en 2015.
Lors d’une récente interview accordée à Jeune Afrique, Alpha Condé avait déclaré que c’est son parti qui décidera de sa candidature ou pas.