L’Assemblée nationale mauritanienne a approuvé mercredi 29 juillet dernier, un rapport de la Commission d’enquête parlementaire de 800 pages sur la gestion de l’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz. Le parti islamiste Tawassoul, demande une suite judiciaire à ce dossier ; le rapport faisant état d’accusations de détournement et de corruption, entre autres ; qui seraient commis par l’ex chef de l’Etat et des dignitaires de son régime.
Selon le volumineux rapport de la Commission d’enquête, l’ancien président mauritanien est accusé de malversations financières dans le cadre de l’exploitation des infrastructures portuaires, entre son entourage et des sociétés étrangères de pêche industrielle. Abdel Aziz est aussi cité dans plusieurs autres affaires ; notamment la cession de biens fonciers appartenant à l’Etat.
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Le Parlement a alors recommandé des poursuites judiciaires contre les personnes accusées de détournement de biens publics, citées dans le rapport. Le Vice-président du parti islamiste Tawassoul, principale force de l’opposition, Saleck Sidi Mahmoud, a saisi la balle au rebond, défiant les autorités mauritaniennes de tirer cette affaire au clair.
« Nous pensons que la volonté politique du gouvernement est mise à l’épreuve : si le régime se débarrasse des responsables cités dans le rapport, cela ne ferait qu’encourager la justice ; le contraire serait décevant et traduirait une absence de volonté pour lutter contre la gabegie », a-t-il, en effet, déclaré dans des propos relayés par RFI.
« Au niveau de notre parti Tawassoul, nous manifestons une certaine inquiétude, car nous craignons que ce rapport ait le même sort que d’autres rapports, tels que ceux de la Cour des comptes, qui sont restés, pour le moment, sans suite », a ajouté Saleck Sidi Mahmoud, invitant le Pouvoir à faire preuve de fermeté dans la lutte contre la gabegie financière.
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Réagissant à ces injonctions, le ministre de la Justice, Haïmoud Ould Ramdam, a promis que la justice mauritanienne fera son travail concernant ce rapport.
Après 11 ans à la tête de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz avait quitté le pouvoir en août 2019, passant le relais à l’ex-général, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, considéré comme son protégé, après les élections présidentielles du 22 juin 2019.