Le chef de file de l’opposition burkinabè Zéphirin Diabré a été investi samedi à Ouagadougou par son parti, L’Union pour le progrès et le changement (UPC), candidat à l’élection présidentielle de novembre. Le parti promet un « vrai changement ».
La désignation du candidat Zephirin Diabré à la présidentielle a eu lieu par un vote par acclamation des 5.000 militants rassemblés au palais des sports de Ouagadougou. « Je jure solennellement ici et maintenant de m’investir en votre nom, corps et âme, dans ce combat pour la renaissance du Burkina Faso », a déclaré M. Diabré, 61 ans, qui se présente pour la deuxième fois à la magistrature suprême.
A l’élection présidentielle de 2015, il était arrivé deuxième avec 29,65% des voix, battu par l’actuel président Roch Marc Christian Kaboré.
Ce dernier se représente pour un deuxième mandat, alors que le Burkina Faso a progressivement sombré dans les violences terroristes, entremêlées à des conflits intercommunautaires, qui ont fait depuis 2015 au moins 1.100 morts et contraint près d’un million de personnes à fuir leurs foyers dans ce pays pauvre d’Afrique de l’ouest.
« Il y a cinq ans, les Burkinabés ont commis la grave erreur de confier leur destinée au MPP (Mouvement du peuple pour le progrès, actuel parti au pouvoir) et à ses alliés. Comme tout Burkinabé déçu de la gestion du MPP, nous voulons le changement et le vrai changement », a déclaré M. Diabré, cité par l’AFP.
Ancien ministre de Blaise Compaoré dans les années 1990, Zéphirin Diabré était passé dans l’opposition en 2011 en fondant l’UPC. Un changement de cap trois ans avant la chute de l’autocrate Compaoré, chassé par une insurrection populaire fin 2014, après 27 ans au pouvoir.
Sa candidature est soutenue par le mouvement la « Génération Zeph 2020 », un mouvement regroupant une centaine de partis politiques et associations, ainsi que plusieurs coalitions de partis. L’opposition part cependant divisée au scrutin présidentiel, ce qui fait le jeu du président Kaboré, selon les analystes, malgré son bilan catastrophique face aux violences terroristes.
Parmi les autres candidats pressentis à la présidentielle figurent de nombreux autres anciens du régime Compaoré: l’ex-Premier ministre Kadré Désiré Ouédraogo, Gilbert Noël Ouédraogo, dirigeant d’un parti anciennement allié à Compaoré, ou encore Eddie Komboïgo, le président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l’ex-parti de Compaoré. Les autres postulants de poids sont Tahirou Barry, un ministre démissionnaire du premier gouvernement de Kaboré, et le juriste Abdoulaye Soma.