Les Etats-Unis ont exigé mercredi une « action rapide » des autorités burkinabè contre les exactions commises par ses forces de l’ordre contre des civils sous couvert de lutte antiterroriste. Washington menace sinon d’arrêter son soutien sécuritaire au Burkina Faso.
« L’aide américaine pour la sécurité ne peut pas continuer sans une action » des autorités burkinabè « contre les abus », a déclaré dans un tweet le secrétaire d’Etat américain adjoint pour l’Afrique, Tibor Nagy. Ce dernier a qualifié de « très préoccupant » le dernier rapport de Human Rights Watch, publié ce mercredi, sur les « exécutions extrajudiciaires » de 180 personnes « par les forces de sécurité » dans le nord du Burkina Faso
« Sans une action rapide et approfondie, ces abus mettent en danger le partenariat avec les USA », a tweeté en écho l’émissaire américain pour le Sahel, Peter Pham. Ces mises en garde accompagnent une déclaration de l’ambassade américaine à Ouagadougou, publiée sur sa page facebook, s’inquiétant « du nombre continu et croissant d’allégations d’abus ».
« Les États-Unis sont profondément préoccupés par le nombre continu et croissant d’allégations d’abus et d’exécutions extrajudiciaires perpétrées par les forces de sécurité burkinabé, y compris celles documentées par Human Rights Watch » (HRW), déclare l’ambassade.
Selon l’ONG HRW, « des fosses communes contenant au moins 180 corps ont été découvertes au cours des derniers mois » autour de la ville de Djibo, dans le nord du Burkina Faso, une région en proie à d’incessantes et meurtrières attaques de groupes terroristes.
« Les preuves disponibles suggèrent l’implication des forces de sécurité gouvernementales dans des exécutions extrajudiciaires de masse », perpétrées sous couvert de lutte antiterroriste, selon HRW. Les forces de l’ordre burkinabè ont été plusieurs fois accusées depuis trois ans de graves bavures et d’exécutions extrajudiciaires de civils dans leur lutte contre les groupes terroristes.
Les attaques terroristes, parfois entremêlés à des conflits intercommunautaires, ont fait plus de 1.100 morts depuis 2015, et contraint près d’un million de personnes à fuir leurs foyers.