Au moins huit personnes, dont cinq militaires et un élu local, ont été tués lundi dans une embuscade sur l’axe Barsalogho – Pensa, dans le nord du Burkina Faso.
« Des individus armés ont attaqué un convoi du maire de Pensa, escorté par des volontaires (de Défense de la patrie, corps de civils volontaires voulant participer à la lutte contre le terrorisme) à Yentega (entre Pensa et Barsalogho). Souleymane Zabre, le maire (et chef coutumier de Pensa) a été tué. Trois occupants de son véhicule sont portés disparus », a déclaré un élu local à Barsalogho, cité par l’AFP.
« Deux volontaires ont été blessés lors de cette attaque », a précisé la même source qui a fait part d’une « deuxième attaque contre un détachement militaire venu en renfort » après l’embuscade contre le convoi du maire.
« Une équipe du détachement militaire a effectivement été la cible d’une embuscade dans la zone de l’attaque contre la délégation du maire », a confirmé à l’AFP une source sécuritaire.
« L’unité procédait à un ratissage lorsqu’elle a été prise sous le feu ennemi. Malheureusement cinq éléments (soldats) ont perdu la vie. Nous déplorons également la mort de deux volontaires pisteurs », a précisé la même source.
Le Burkina Faso est en proie à de fréquentes attaques terroristes, souvent entremêlées à des conflits intercommunautaires. Ces attaques ont fait plus de 1.100 morts depuis 2015, et contraint près d’un million de personnes à fuir leurs foyers. Et une grande parte du pays a sombré dans l’insécurité.
Sous-équipées et mal entraînées, les forces burkinabè n’arrivent pas à enrayer la spirale de violences terroristes malgré l’aide de forces étrangères, notamment de la France, présente dans le Sahel avec plus de cinq mille soldats dans le cadre de l’opération antiterroriste Barkhane.
Depuis décembre, des volontaires pour la défense de la patrie sont recrutés dans leurs zones de résidence. Après une formation militaire de 14 jours, ils exercent des missions de surveillance, d’information et de protection. Mais selon des sources concordantes, ils sont souvent pisteurs et combattent aux côtés des forces de défenses, munis d’armes militaires. Selon l’ONU, les attaques terroristes, et les violences intercommunautaires, ont fait au Mali, au Niger et au Burkina 4.000 morts en 2019.