L’heure des règlements de comptes semble avoir sonné au Burkina Faso. Le président Roch Christian Kaboré et son gouvernement dirigé par Paul kaba Thieba ont décidé d’auditer la gestion de l’équipe de transition dirigée par Michel Kafando et Isaac Zida.
Gros contrats et questionnements légitimes
C’est sans doute le zèle de ces deux chefs de la transition qui a poussé certains de leurs ennemis à attirer l’attention du nouvel exécutif élu sur les nombreux et importants contrats signés entre les mois d’octobre et décembre 2015.
Ce sont en effet 110 millions d’euros – plus de 72 milliards de FCFA – de contrats qui ont été passés pendant cette période.
Les montants élevés et la rapidité des délais de signatures peuvent susciter des interrogations légitimes.
Mise en place d’un Comité interministériel
Pour en avoir le cœur net,le nouveau chef de l’Etat va mettre en place un Comité interministériel qui sera placé sous l’égide du Premier ministre Kaba.
L’objectif déclaré est de s’assurer que les règles de passation des marchés publics ont été respectées.
Il est aussi question d’évaluer la disponibilité des ressources engagées et de faire le point sur sur l’état de réalisation des projets en question.
Plusieurs contrats à la loupe
Un contrat qui sera particulièrement passé à la loupe est celui signé avec la société GER/Sonaf pour la route Kongoussi-Djibo, s’élèvant à 20 milliards de FCFA.
Il y a aussi celui attribué à la Compagnie Générale des Entreprises (CGE) pour construire le centre hospitalier de Ziniaré et un centre de traitement de déchets pour 14 milliards de FCFA.
Un autre, signé avec la société COGEB Internationale s’élève à plus de 8 milliards de FCFA pour l’aménagement du marigot du Mogho Naaba, sera lui aussi examiné rigoureusement.
Règlements de compte à suivre ?
Il y a à l’évidence matière à se poser des questions et à diligenter un audit.
Si des anomalies sont décelées,la crédibilité du gouvernement de transition sera mise à mal. Et la porte sera ouverte pour des règlements de comptes politiques.
Il ne faut pas oublier que nombre de personnes, anciens membres du régime Compaoré ou autres, gardent une dent contre Michel Kafano – président de la transition – et son premier ministre Isaac Zida.