Mohamed Bazoum, le puissant ministre nigérien de l’Intérieur, candidat du Parti au pouvoir à l’élection présidentielle de 2020 a été remplacé lundi à son poste au terme d’un « réaménagement technique » du gouvernement.
Mohamed Bazoum est remplacé par Alkache Alhada, qui occupe depuis septembre 2019 le portefeuille de ministre délégué à la Sécurité publique au ministère de l’Intérieur, selon un communiqué lu lundi à la télévision publique. « Son départ du gouvernement vise à permettre à Bazoum Mohamed de mieux préparer l’élection présidentielle de 2020 à laquelle il est candidat », a confié un ses proches, cité par l’AFP.
Agé de 60 ans, Mohamed Bazoum, homme clé des deux mandats présidentiels du président Mahamadou Issoufou (élu en 2011 et 2016), a été investi en mars 2019 candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, au pouvoir).
Ministre de l’Intérieur depuis avril 2016, Bazoum, qui a aussi été ministre des Affaires étrangères, a été considéré comme un des hommes les plus puissants du pays depuis l’accession au pouvoir de Issoufou, qui a annoncé ne pas vouloir changer la Constitution pour briguer un troisième mandat.
Le premier tour de la présidentielle, couplé aux législatives, est fixé au 27 décembre 2020. Trois autres poids lourds, l’opposant Hama Amadou, du Mouvement démocratique nigérien (Moden, 2e en 2016)), Seïni Oumarou, le dirigeant du Mouvement national pour la société de développement (MNSD, 3e en 2016) et Mahamane Ousmane, ex-président de 1993 à 1996 (4e en 2016), sont aussi dans la course pour 2020.
L’ex-chef de la diplomatie Ibrahim Yacouba (5e en 2016) et le général Salou Djibo, ex-chef de la junte militaire au pouvoir de février 2010 à avril 2011, qui se présente pour la première fois à une élection au titre du tout nouveau parti Paix-Justice-Progrès (PJP), ont également annoncé leur candidature.
L’opposant Hama Amadou a récemment bénéficié de la grâce présidentielle alors qu’il purgeait une peine de 12 mois de prison pour un trafic de bébé. Cette condamnation, qu’il qualifie de politique, pourrait invalider sa candidature. Depuis 2017, l’opposition refuse de siéger à la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et conteste le nouveau code électoral élaboré, selon elle, sur une base « Non consensuelle, sans sa participation », qui a été adopté en juin 2019 par le Parlement.