Le président américain Donald Trump, en campagne pour sa réélection le 3 novembre, a décidé lundi de geler les cartes vertes et la délivrance de certains visas de travail jusqu’en 2021, en particulier dans les domaines des nouvelles technologies, au nom de la lutte contre le chômage.
Un nouveau décret signé par le président américain va prolonger la suspension de la délivrance des « green cards » offrant un statut de résident permanent aux Etats-Unis. Et ce jusqu’au 31 décembre.
Cette suspension inclura aussi plusieurs types de visas de travail, dont le H-1B très utilisé dans le secteur des hautes technologies et octroyé chaque année à 85.000 personnes, a annoncé un haut responsable, cité par l’AFP.
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Sont également concernés la plupart des visas J utilisés pour les étudiants-chercheurs, les visas L de transfert inter-compagnies servant pour certains contrats expatriés, les H-2B accordés chaque année à quelque 66.000 travailleurs peu qualifiés (avec une exception pour l’industrie alimentaire) et les H-4 qui permettent aux épouses des détenteurs d’autres visas de travailler.
Cette mesure devrait empêcher l’arrivée d’au moins 525.000 étrangers aux Etats-Unis. Sundar Pichai, le patron de Google dont le groupe est l’un des grands bénéficiaires des visas H-1B, s’est déclaré « déçu » par cette annonce. « L’immigration a immensément contribué au succès économique de l’Amérique pour en faire un leader mondial dans les technologies », a-t-il tweeté.
Le décret survient alors que le président Trump est aux prises avec deux grands de la tech, Twitter et Snapchat, qui ont masqué ou signalé des messages du président, lequel a signé en mai un décret pour limiter la protection judiciaire des réseaux sociaux.
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La dégradation du marché de l’emploi, la mort de 120.000 malades du Covid-19 et les manifestations monstres anti-racistes compliquent la campagne de Donald Trump, à la peine dans les sondages face à Joe Biden, son rival démocrate pour la présidentielle.
Après un meeting décevant dans l’Oklahoma ce week-end, il espère rebondir en utilisant les ressorts de sa campagne victorieuse de 2016: la lutte contre l’immigration illégale. Il se rendra mardi à Yuma, dans l’Arizona, pour marquer l’achèvement de « 200 miles » (320 kilomètres) du mur qu’il avait promis d’ériger à la frontière avec le Mexique.