Le Burkina Faso a connu un week-end meurtrier. Au moins 25 civils ont été tués, samedi 30 mai 2020, lors d’une attaque perpétrée par des hommes armés au marché de bétail de Kompiembiga, non loin de la ville de Pama, dans l’Est du pays. Des groupes terroristes, selon le gouverneur de la région. Le même jour, une autre attaque d’un convoi humanitaire sur l’axe Foubé/Barsalogho, dans le Nord, a coûté la vie à 5 autres civils et 7 gendarmes.
Des hommes armés ont ouvert le feu sur des civils, samedi dernier, au marché de bétail de Kompiembiga, à 15 kilomètres de Pama, tuant au moins 25 personnes.
Le marché a été infiltré par des hommes armés, alors que d’autres rôdaient autour avec leurs motos, selon des témoignages recueillis par RFI.
Les populations n’ont pas réagi à temps, pensant qu’il s’agissait de forces de défense en patrouille.
Selon le gouverneur de la région, cité par la même source, c’est un groupe de terroristes qui a perpétré cette attaque. Des individus à bord d’une dizaine de motos, ont tiré des rafales avec des armes de guerre sur la population, a confié une source.
« Nous avons inhumé 37 corps dans la soirée du samedi quand les terroristes sont repartis », a indiqué une autre source, ajoutant que plusieurs personnes manquaient encore à l’appel après l’attaque.
Toutefois, des habitants de Kompiembiga ont déploré le manque de réaction des autorités et l’absence des forces de l’ordre lors de ce carnage. Et 24 heures après le massacre, aucune autorité, ni les forces de défense n’avaient encore effectué le déplacement à Kompiembiga ; même si le gouverneur de la région annonçait qu’une mission de ratissage des forces de sécurité était en cours dans la région.
Dans l’après-midi du samedi, dans le Nord, une autre attaque a visé un convoi humanitaire sur l’axe Foubé/Barsalogho. Le convoi qui avait transporté des vivres pour les populations déplacées, a été attaqué de retour de Foubé, faisant au moins 5 civils et 7 gendarmes tués ; une vingtaine de blessés, selon un bilan provisoire.
Plusieurs personnes étaient encore portées disparues, toujours selon RFI, qui indique que des forces de défense et sécurité ont été déployées sur place pour secourir les survivants.
Selon certains spécialistes, ces nouvelles attaques terroristes pourraient être des représailles contre l’engagement de plusieurs civils dans la lutte contre le terrorisme aux côtés des forces de sécurité.
Ce lundi, une manifestation est prévue pour protester contre cette insécurité dans la région.