La cour pénale internationale a décidé d’alléger les conditions de “mise en liberté” de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Ainsi les deux hommes ne sont plus tenus de rester le premier à Bruxelles et le second à la Haye.
Il leur est permis d’aller résider dans n’importe quel pays membre de la CPI qui accepterait de les RECEVOIR. Ils sont tenus cependant de rester à la disposition de la CPI et de répondre à toute convocation concernant leur “affaire” toujours en cours.
La demande « libération sans condition » des avocats des deux hommes a été rejetée. Mais, il ne faut rappeler qu’ils avaient été acquittés par la CPI, et qu’ils attendent une décision du tribunal concernant un éventuel procès en appel.
Pour l’heure donc la CPI n’a pas encore tranché définitivement, tout en assouplissant les mesures de mise en liberté les concernant.
C’est une demi victoire par les partisans des deux hommes qui vont avoir plus de possibilités pour intervenir dans la campagne électorale ivoirienne pour la présidentielle du 30 octobre.
Ils pourront rencontrer qui ils veulent et, en principe où ils le souhaitent. Avec l’interdiction de parler du « dossier judiciaire » encore pendant auprès de la CPI.
L’hypothèse d’un retour en Côte d’Ivoire est hautement improbable car les deux hommes y sont condamnés par contumace et y seraient arrêtés immédiatement s’ils y débarquaient.
Toutefois leur nouvelle situation leur ouvre les portes d’une implication politique nationale plus prégnante.
En alliance avec le PDCI de Bédié, ou en solo !
La réalité du terrain politique ivoirien écarte qu’ils puissent vraiment peser de manière décisive.
Le RHDP du président Ouattara qui a choisi comme candidat le premier ministre Amadou Gon Coulibaly a plusieurs longueurs d’avance..
Si Gbagbo et Blé Goudé essayaient de favoriser des troubles politiques, la CPI pourrait intervenir à nouveau et demander à leur pays d’accueil de les rappeler à la raison.
La nouvelle situation de Gbagbo et Blé Goudé est finalement plus complexe car les contours de leur “nouvelle liberté” sont flous.
C’est pourquoi les analystes vont surveiller de très près les premières décisions qu’ils vont prendre.
Vont- ils quitter la Belgique et la Hollande ? Si oui, pour quelle destination respective ?
Seront-ils capables de rester à carreau et/ou d’agir en douce, sans éveiller des soupçons ?
Il ne leur est pas interdit de parler de la situation politique en Côte d’Ivoire, mais, s’ils souhaitent le faire ,ils ont intérêt à peser chacun des mots qu’ils vont prononcer.
En effet comment parler de leur pays sans chercher à se laver à grande eau et comment le faire sans parler du dossier judiciaire encore pendant à la CPI ?
Vous avez dit la liberté dans la quadrature du cercle ?